Cerfontaine : l’hommage aux victimes du B17
Depuis près de 30 ans, Cerfontaine rend hommage chaque année aux victimes américaines de crash de bombardier B17 sur les hauteurs des Dérodès.
Publié le 02-01-2023 à 10h38 - Mis à jour le 02-01-2023 à 21h00
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Pas de neige, pas de gel cette année mais un vent soutenu pour l’hommage rendu aux victimes du crash du B17, tombé le 30 décembre 1943 non loin de l’aérodrome cerfontainois. Certes, les années passent, mais quelques citoyens luttent toujours contre l’oubli de ce fait de guerre local. Ils sont quand même une petite vingtaine de personnes parmi lesquelles une délégation du comité de mémoire de Froidchapelle, des représentants de mouvements patriotiques et membres du conseil communal, à vouloir se souvenir de ce qu’a vécu cette poignée de jeunes américains entre Noël et Nouvel An.
30 décembre 1943
Ce jour-là, 33 avions bombardiers décollent d’Angleterre avec mission de bombarder dans un premier temps l’usine chimique de Ladwigshaven en Allemagne, puis le chemin de fer à Saarbrucken, et une autre cible en France, non loin de Reims. A bord d’un de ces avions, un B17, 10 jeunes Américains d’une vingtaine d’années: le Lieutenant William Osborn, le pilote, le Lt Jack Jernigan, le co-pilote, le Lt Edward Cobb, le navigateur et le Lt Nelson Campbell, le bombardier. À leurs côtés, 6 sergents, le radio George Daniel, le mécanicien William Wolff et les mitrailleurs Lyle Fitzgerald, Vincent Reese, Earl Wolfe et Lawrence Evans.
La mission accomplie, c’est le retour vers l’Angleterre, non sans risque surtout quand on doit survoler notre région et spécialement Florennes où l’aviation allemande s’est implantée. Il est peu avant midi, le B17 a été touché quelques minutes auparavant et, diminué, il va subir les assauts de l’aviation allemande. C’est le coup de grâce pour le bombardier, avec deux moteurs hors d’usage et la queue endommagée, il est contraint à un atterrissage forcé entre Froidchapelle et Cerfontaine, sur les hauteurs des Dérodès.
Avant même de toucher le sol, trois des aviateurs sont blessés, dont le mitrailleur de la tourelle plus gravement atteint. Ces faits sont confirmés par les recherches des historiens locaux, André Lépine et Roger Anthoine, dans l’un des cahiers du Cercle d’Histoire publié en 1993. Trois blessés mais hélas un tué, le mitrailleur arrière.
Fortunes diverses
Pour ces 9 survivants, pas question de s’attarder sur les lieux, l’information étant bien vite arrivée aux oreilles des allemands, comme d’ailleurs à celles des gens du village dont certains viendront en aide à ces victimes. Des fortunes diverses allaient les accompagner et si on s’en réfère à la chronologie, le 30 décembre 1943, jour du crash, Earl Wolfe, Lyle Fitzgerald et George Daniel sont faits prisonniers ; le 8 avril 1944, William Osborn et Jack Jernigan, les deux pilotes, sont capturés. Quelques jours plus tard, le 15 avril 1944, c’est au tour de Edward Cobb d’être capturé. Le 22 avril 1944, Vincent Reese est tué au maquis et le 21 mai 1944, William Wolff rentre en Angleterre suivi de Nelson Campbell, le 10 juin 1944. Le mitrailleur Lawrence Evans sera enterré provisoirement à Florennes.