En cas de crue, rien ne change dans les protocoles aux barrages
Le Ry de Rome et l’Eau d’Heure n’ont pas modifié leur protocole après les inondations de l’été dernier.
Publié le 19-01-2022 à 06h00
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Le barrage du Ry de Rome peut retenir un volume de 2,2 millions de m³, ce qui correspond à la cote maximale du déversoir de crue, soit 279. Mais à chaque crue, les habitants des rives de l'Eau Noire, en aval, s'inquiètent toujours des effets d'une légende qui secoue inévitablement la région: "Ils ont lâché l'eau au barrage".
Cette phrase, lancée sur un ton plus ou moins catastrophiste, a toujours été démentie par le SPW: le barrage ne "lâche" jamais d’eau, subitement, pendant une crue. Et même si la responsabilité du barrage d’Eupen est pointée du doigt depuis la catastrophe de juillet dernier, le barrage du Ry de Rome n’a rien changé dans sa façon d’aborder les périodes de crues.
"Il a toujours été tenu compte des périodes plus humides d'hiver dans la gestion du barrage, explique Sarah Pierre, porte-parole du SPW. Pour cela, des lâchers contrôlés par une des vannes de vidange sont opérés afin de descendre légèrement la cote du lac tout en conservant l'objectif d'optimiser le volume retenu pour la production d'eau.
Toutefois, les volumes créés pour l’empotement de crues (garder l’eau pour limiter l’impact sur l’aval) sont faibles et, lors d’épisodes de précipitations très abondantes, ne permettent que de postposer le moment où le barrage sera rempli. Période pendant laquelle il est possible d’augmenter la restitution de façon contrôlée (avec un maximum de 700 l/s) avant que la réserve ne soit complètement remplie."
Bref, la capacité du Ry de Rome à retenir l’eau est très réduite. Une fois que la cote maximale est atteinte, l’eau coule par le trop-plein vers l’aval du ry de Rome… C’est en voyant cette eau couler que, parfois, certains s’alarment de ce que le barrage a "lâché" de l’eau.
Au niveau des barrages de l’Eau d’Heure, l’objectif principal de ceux-ci n’étant pas la production d’eau mais l’étiage de la Sambre, leur gestion n’est pas comparable.
"Celle-ci est basée sur un volume d’eau disponible (cumul des deux réserves principales, à savoir celles de la Plate Taille et de l’Eau d’Heure) qui a été déterminée sur base d’un besoin d’eau sur 3 années sèches consécutives. Ces volumes sont donnés par une courbe allant de 70,5 millions de m³ en novembre (et donc plus de 14 millions de m³ de réserve d’empotement) à 78,4 millions de m³ d’avril à juillet (6,5 millions de m³ de réserve d’empotement)."
Le respect de cette courbe se fait en jouant sur le niveau des différents lacs, "uniquement via la restitution d'eau au barrage de l'Eau d'Heure. Celle-ci est possible dans une plage de 0,15 à 7 m³/s (par turbinage ou restitution gravitaire)". Là non plus, aucun protocole particulier n'a été mis en place suite à la catastrophe de juillet.