Lucie et Benoît cultivent l’or rouge, le safran, à Strée
Lucie Willems et Benoît Guienne ont opéré un virage à 180 degrés dans leur vie professionnelle. Voilà 3 ans qu’ils se sont lancés dans le safran!
Publié le 24-01-2021 à 18h56
Lucie a quitté son poste de professeur de néerlandais et Benoît celui d'employé de bureau il y a quelques années, car ils voulaient un autre projet de vie. «Nous voulions nous rapprocher de la nature, travailler ensemble, imaginer et créer quelque chose tous les deux, nous en avions marre de bosser sous pression et c'est par hasard que le safran est apparu à nous, après une recherche sur internet», raconte Lucie.
Le couple ne connaissait absolument rien à cette épice la plus chère du monde. «Nous avons suivi une formation il y a 4 ans à Wasseiges au Safran de Cotchia. Et c'est là que la décision fut prise de nous lancer dans l'aventure. En juillet 2018, j'ai suivi une semaine de stage en confiserie chez Paul Klein à Belfort, en Franche-Comté. Celui-ci a été meilleur apprenti de France et il m'a pris sous son aile. Ce fut une révélation», témoigne Lucie.

Le projet est lancé en août 2018 avec la plantation de 2200 bulbes dans leur propre jardin d'un are. La première récolte en octobre ne donne que 8 grammes. «Ce n'est pas si mal pour une première année! Il faut se faire la main. Produire du safran demande énormément de travail. Tout se fait à la main et sans l'utilisation de produits chimiques. L'investissement au départ est important. Il faut acheter les fameux bulbes de Crocus sativus (assez onéreux) dont les pistils fourniront l'or rouge», explique Benoît.
Cette année, le couple va quintupler sa surface de culture. Cinq ares accueilleront environ 6000 bulbes supplémentaires. Les bulbes seront laissés en terre 3 à 4 ans.

Après la récolte et le tri manuel des filaments, les stigmates sont séchés dans un appareil pendant un temps qui sera tenu secret. Là, ils perdront 80% de leur poids.
Aujourd’hui, leur entreprise «Le comptoir des filaments» propose à la vente du safran mais aussi différentes réalisations maison: du sirop, des bonbons, des caramels…
D’autres idées sont en projet tels qu’une bière au safran ou encore des cuberdons. Ces produits intéressent des grands Chefs étoilés, des chocolatiers artisanaux, des magasins de produits régionaux mais aussi les particuliers.

L’or rouge peut se consommer pendant 2 à 3 ans. Après, il perd son goût.
Vu son prix élevé, il faut se méfier des fraudeurs et des produits de remplacement. La poudre de safran est fréquemment fraudée par l’ajout de carthame, de racines, de barbes de maïs, de curcuma… et même de brique pilée!
Le Safran des Indes est en fait du Curcuma!
Le Crocus sativus est originaire du bassin méditerranéen oriental mais il s’adapte bien chez nous aussi.
Facebook, Le Comptoir des Filaments – 0497/77 33 23 – Rue Ivienne 52 à Strée