La bataille de Gozée commémorée
Depuis 2014, Un groupe de marcheurs du 49e régiment d’Infanterie entretient le devoir de mémoire d’une des batailles les plus sanglante de 1914.
- Publié le 29-08-2023 à 10h55
- Mis à jour le 29-08-2023 à 10h57
En 1914, la bataille de la Sambre fut une des plus sanglantes de la région et notamment sur le plateau de Gozée où l’on dénombra de nombreuses victimes tant du côté de l’assaillant allemand que des civils et des forces françaises, combattant sous l’étendard du 49e Régiment d’Infanterie. "Cette bataille est la première sur le front de la Sambre. Elle laissa tant de victimes derrière elle qu’il fallut réquisitionner l’église dans la journée du dimanche 23 août pour y entasser plus de 330 blessés dans les deux camps, dont une soixantaine ne survivra pas", observe Pierre Dejardin. Dans l’église Solre-Saint-Géry, il rappelle que ce dimanche-là, l’office ne put se tenir tant le village était secoué, ébranlé par cette sanglante bataille et que, après l’évacuation des blessés et des morts, l’église fut réquisitionnée pour accueillir les prisonniers français.
L’historien local et ancien correspondant du journal l’Avenir rend aussi hommage au groupe de marcheurs qui, depuis 2014, année de la commémoration du centenaire de la première guerre mondiale, participe aux festivités liées aux souvenirs de cette bataille. "Certains trouveront curieux de commémorer une défaite mais ce n’est pas celle-ci que le 49e Régiment d’infanterie de Zouaves de Gozée célèbre. Il fête la paix et la liberté autour de trois valeurs. La convivialité, le partage et le respect".
De fait, durant trois jours, un peloton de plus de 200 marcheurs a sillonné les rues de la localité. Tout a commencé le vendredi par une retraite aux flambeaux. Le lendemain, place à une animation dans les rues du village, à la remise des médailles et à la "remontée" du terrain de football.
Le dimanche enfin, le peloton a rendu les hommages en passant au cimetière de Gozée où une gerbe a été déposée ainsi qu’au monument aux morts sur la place, après un détour par l’église durant l’office matinal.
L’après-midi, le cortège s’est élancé pour un ultime hommage dans les campagnes, accompagné par le groupe thudinien des Carabiniers. À plusieurs reprises, entre le son des tambours et fifre d’une part et des cuivres de la fanfare d’autre part, on a entendu résonner les déflagrations des tirs sur le plateau gozéen. À la mémoire de poilus de 1914.