Un jury pour juger le Couvinois Mathieu Wattier, pour le meurtre de son grand-père
En mai 2020, Mathieu Deneyer, 78 ans, a été retrouvé mort à Brûly-de-Pesche. Le jury vient d’être constitué en vue du procès de son petit-fils, qui débute ce lundi à Namur.
Publié le 16-05-2023 à 18h05 - Mis à jour le 21-05-2023 à 21h06
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Mathieu Wattier, 22 ans, comparaît dès lundi en cour d’assises de Namur pour deux préventions: le meurtre de son grand-père, Mathieu Deneyer, le 9 mai 2020 à Brûly-de-Pesche, ainsi qu’une tentative de meurtre à son encontre deux semaines auparavant, le 27 avril.
Mardi dernier, 7 femmes et 5 hommes ont été tirés au sort par le président de la cour, Philippe Gorlé, et acceptés par les parties en présence pour constituer le jury qui jugera le jeune Couvinois.
De longs conflits familiaux
Le 9 mai 2020, une xième dispute a semble-t-il opposé le garçon, 19 ans au moment des faits, à son grand-père, alors âgé de 78 ans. Ils résidaient tous les deux à la même adresse, rue Haut Brûly à Brûly-de-Pesche, avec la mère de Mathieu Wattier, et fille de Mathieu Deneyer, Frédérique Deneyer. Mais depuis des années, les relations étaient particulièrement tendues avec le grand-père. Réunis dans une même fermette, une annexe devait être construite de manière à réduire la promiscuité entre les deux clans familiaux, mais le projet ne s’est jamais concrétisé. Problème d’accès à la salle de bain, mésentente continue, le climat s’est envenimé et l’oisiveté dans laquelle s’est plongé le garçon a sans doute exacerbé les conflits, jusqu’à ce qu’il tente d’ouvrir la porte de la chambre de son papy le 27 avril, à coups de hache.
La police est intervenue et une instruction a été ouverte pour tentative de meurtre, sans cependant qu’aucune mesure d’éloignement n’ait été imposée suite à cette nouvelle alerte sérieuse pour la vie de la victime. Ce n’était pourtant pas une première: Mathieu Wattier était déjà entré dans la chambre de son grand-père muni d’un couteau le 25 janvier 2019. Et l’année précédente, ce sont des coups de bâton que Mathieu Deneyer déclarait avoir reçus.
24 coups de couteau
Le 9 mai 2020, d’après ses propres explications, Mathieu Wattier aurait profité de l’absence momentanée de sa mère pour monter jusqu’à la chambre de son papy muni d’une baïonnette et d’un couteau de 20 cm. D’un coup d’épaule, il aurait défoncé la porte et aurait porté 24 coups de couteau, dont 14 dans le dos, à son grand-père.
La victime n’aurait guère eu la possibilité de se défendre avec le bâton qu’il avait brandi.
Aux enquêteurs, le garçon aurait déclaré être ensuite descendu pour retrouver sa mère: "C’est fait", aurait-il dit, comme pour confirmer une vieille intention.
Si les circonstances matérielles du décès semblent claires a priori, c’est surtout le contexte familial qui devrait faire l’objet d’attentions particulières durant les débats de la semaine prochaine. Mathieu Wattier a décrit son grand-père comme vicieux, sournois, prenant plaisir à nuire. Des propos corroborés par les déclarations de sa mère, fille de la victime, qui évoque une "méchante personne."
Cette dernière compte néanmoins se porter partie civile dès l’entame du procès, lundi. "Une manière d’avoir accès au dossier et surtout de pouvoir poser des questions et de participer aux débats pour poser le contexte familial", indique son avocate, Me Séverine Solfrini.
La question de la préméditation sera certainement posée, l’accusé ayant à plusieurs reprises déclaré vouloir répondre aux multiples altercations de manière violente et radicale.
Mathieu Wattier comparait libre. Il est défendu par Mes Martin et Quentin Mayence.