Une stèle pour les aviateurs tombés en 43-44 inaugurée à Rance
Trois avions alliés sont tombés sur le territoire de Rance durant la 2e guerre mondiale. Une stèle rappelant les 18 aviateurs morts a été inaugurée ce samedi 6 mai.
Publié le 07-05-2023 à 14h39 - Mis à jour le 07-05-2023 à 14h43
Grosse effervescence ce samedi matin à la rue du Moulin à Rance. On va inaugurer un monument qui rappelle que trois avions, 2 bombardiers Halifax et 1 DC-3, sont tombés dans un proche rayon entre le 4 juillet 1943 et le 30 novembre 1944. Lors de ces crashs, 18 aviateurs ont perdu la vie. Le plus jeune avait 18 ans et le plus âgé 31 ans. Il y a eu seulement deux survivants sur les sept hommes du premier Halifax tombé près de la rue du Commerce.
Un devoir de mémoire
La mise en place de ce monument a pu se faire après la parution d’ un ouvrage de Sébastien Lorsignol, un Rançois passionné d’histoire, que nous avions évoqué dans nos éditions du 24 mars 2023. L’inauguration de la stèle était rehaussée par la présence du bourgmestre, des échevins et de plusieurs membres du conseil communal de Sivry-Rance, des représentants des entités de Thuin et Momignies, du maire de Beaurieux, du capitaine commandant de la base de Florennes et de Roland Charlier, historien florennois de la 2e guerre mondiale. Les associations patriotiques de Sivry-Rance, Froidchapelle et des villages français voisins étaient également présentes. Avaient aussi effectué le déplacement 4 jeeps Willys venues de Binche, une autre jeep et une moto Gillet des années 1940. On remarquait aussi des représentants des Royal Highland Division dans leur tenue écossaise, emmenés par une cornemuse.

Dans son discours, le bourgmestre a insisté sur le devoir de mémoire et rappelé le sacrifice de ces jeunes aviateurs pour notre liberté. Il a particulièrement évoqué la réaction des Rançois lors de la chute du bombardier le 4 juillet 1943. Malgré les mesures imposées par l’occupant, un mausolée fut dressé afin de rendre hommage aux aviateurs décédés. Le bourgmestre faisant fonction Georges Ducarme préféra passer une quinzaine de jours en prison à Charleroi plutôt que dénoncer les auteurs du monument. Les deux survivants ont connu des destins différents. Le premier fut capturé par les Allemands et envoyé dans un stalag en Pologne tandis que l’autre fut caché par les résistants. Avec deux identités, il resta à Rance et remit son uniforme (que l’on avait enterré) lors de la libération en 1944.
Lors de l’inauguration ce samedi, les membres de l’AASH (Association d’aéromodélisme du Sud-Hainaut), eux aussi soucieux de perpétuer le devoir de mémoire, ont fait voler une réplique de bombardier anglais au-dessus du monument. Après toute une série d’hymnes joués par la fanfare royale de Sivry ainsi que par la cornemuse, la cérémonie s’est terminée par des échanges conviviaux au hall omnisports de Rance.