Philippeville: André De Martin cédera le mayorat à son fils Jérémy le 22 mai
La passation de pouvoir entre le père et le fils se déroulera lors du prochain conseil communal. Quels sont les sentiments des deux hommes?
Publié le 05-05-2023 à 20h00
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Profondément engoncé dans le siège de son bureau à la maison communale, une pile de dossiers sur le bureau et le smartphone à portée de main, André De Martin est sur le point de clore un chapitre important de sa vie. Alors qu’il affichera 70 ans le 29 mai prochain, le bourgmestre annonce qu’il cédera son mayorat, lors du conseil communal du 22 mai, à son fils Jérémy (35 ans). Lors des élections d’octobre 2018, ce dernier avait obtenu le deuxième score de la liste Agir Ensemble (en coalition avec le MR) avec 687 voix contre 1 243 à son paternel. En cas de démission de son père, Jérémy De Martin peut donc légitimement lui succéder sur le siège mayoral, sans même devoir établir un nouveau pacte de majorité. De fait, la loi communale stipule que celui qui a le plus de voix dans la liste la plus importante de la majorité est désigné comme bourgmestre. Le fils doit toutefois démissionner de son siège de conseiller de l’action sociale qu’il occupait depuis janvier 2019, ce qui a été fait.
André De Martin, pourquoi cette démission ?
Ce n’était pas prévu en début de mandature. Puis je me suis mis à réfléchir voici un an sur la possibilité de céder le mayorat à mon fils. À 70 ans, je n’ai plus envie de figurer sur une liste électorale. Cela fait plus de 41 ans que je fais de la politique dont 30 ans comme président du CPAS et quatre ans et demi comme bourgmestre. Durant mes mandats, j’ai travaillé 40 h/semaine et pendant les week-ends pour la Commune. Dans le même temps, j’ai souvent négligé ma famille. Mes enfants m’ont souvent répété que je n’étais jamais à la maison. Alors, il est temps de laisser la place à un jeune.
À votre fils en l’occurrence ?
Les circonstances sont ainsi faites. Mais il est clair que cela a joué un grand rôle dans ma décision. Il s’intéresse à la politique depuis longtemps et s’est déjà constitué un petit bagage en la matière, notamment au CPAS (il était empêché de siéger au conseil communal).
Quel sentiment après toutes ces années en politique ?
Je suis assez content de ce que j’ai réalisé. Je me suis sans doute parfois trompé, mais j’ai toujours essayé de faire les choses honnêtement et pas par intérêt personnel. Un exemple: de nombreux emplois ont été créés au CPAS sous ma présidence, mais personne de ma famille n’y a jamais été engagé. Ma plus grande fierté est d’avoir, en partant pratiquement de rien, développé le CPAS qui occupe aujourd’hui 208 personnes. Il est souvent cité en exemple. De bons projets ont aussi été concrétisés au sein de la Commune. Tout cela n’a été possible qu’avec un collège communal uni et un personnel de qualité pour monter les dossiers. J’ai le sentiment de m’être rendu utile à la collectivité.
Vous vous connaissez des défauts ?
Je ne sais pas si c’est un défaut mais je dis les choses comme je les pense. Je suis assez cash en la matière. ( "même s’il a raison, il ne le dit pas toujours avec la forme", ajoute, à ses côtés, son fils Jérémy). Il serait plus facile et confortable de ne rien dire et de laisser faire, mais ce n’est pas mon genre (NDLR: cela lui a parfois valu des heurts avec certains membres du personnel communal). Je me considère aussi davantage comme un chef d’entreprise que comme un politique. Mais les électeurs semblent me faire confiance puisque, au fil des sept élections auxquelles j’ai participé, mon score en nombre de voix a toujours augmenté.
Après le 22 mai, à quoi allez-vous consacrer vos journées ?
Une chose est sûre, je ne vais pas rester inactif. Sinon, je vais rapidement tomber en dépression ! Je vais continuer à m’impliquer dans le fonctionnement de mon groupe, Agir Ensemble. et la constitution de la liste pour les communales Mais il n’est pas question d’y figurer, sans quoi à quoi me servirait-il de céder mon mayorat ? En outre, je ne veux pas faire de la figuration au conseil communal. J’ai également l’intention de me réorienter dans la consultance immobilière. Enfin, je vais m’occuper davantage de mon épouse et de mes petits-enfants.