Michel Thys, artisan au service des "tambourîs" des marches de l'Entre-Sambre-et-Meuse
Originaire de Vedrin, Michel Thys a créé son atelier artisanal de fabrication de tambours pour les marcheurs de l'Entre-Sambre-et-Meuse et les sociétés de musique qui accompagnent les gilles de Binche
Publié le 05-05-2023 à 14h34 - Mis à jour le 05-05-2023 à 14h35
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S’il y a un point commun entre les marches de l’Entre-Sambre-et-Meuse, c’est le tambour car c’est l’instrument qui donne le rythme et qui les fait avancer.
Depuis seize ans, Michel Thys en confectionne de manière artisanale.
Il nous raconte comment lui est venue cette passion. "Avant d’être artisan, je joue du tambour depuis plus de cinquante ans. Au terme de ma carrière de menuisier au chemin de fer, je me suis dit que j’allais entamer une seconde vie et en confectionner à ma façon et selon les exigences de mes clients", explique-t-il.
Originaire de Vedrin, Michel Thys ne connaissait pas, jusqu’au début des années 1970, le folklore de l’Entre-Sambre-et-Meuse. "C’est lorsqu’une marche, en l’honneur de saint Éloi, s’est créée à Vedrin et, dont mon père faisait partie, que j’ai commencé à m’intéresser à ce folklore. À l’époque, on faisait venir des tambours de l’Entre-Sambre-et-Meuse car il n’y en avait pas en région namuroise. C’est ainsi que nous nous sommes rendus à Florennes, à six, pour apprendre le tambour avec Jean-Pierre Constant", se souvient-il.
De Vedrin à l’Entre-Sambre-et-Meuse
Des six apprentis tambours vedrinois, il en reste deux, dont Michel Thys qui s’est pris de passion pour cet instrument. "En moins d’un an, j’étais formé et j’ai commencé à aller"tambourer"un peu partout. J’ai fait jusque treize marches par saison, ce qui représentait une quarantaine de jours de prestation si l’on compte les cassages du verre, sorties de corps d’office, samedi et lundi de marches", déclare-t-il.
Aujourd’hui, avec l’âge, pour des raisons familiales, et compte tenu de son activité artisanale, Michel Thys a limité ses prestations aux marches Sainte-Rolende de Gerpinnes (avec la compagnie des Flaches), à la Saint Jean-Baptiste de Cour-sur-Heure, à la marche Notre-Dame de Bon-Secours de Nalinnes, à la Saint-Christophe d’Hanzinelle et à la Saint-Roch d’Ham-sur-Heure (avec la compagnie de Cour-sur-Heure).
Un nom, une marque
Aujourd’hui, Michel Thys s’est fait un nom dans le monde des marches de l’Entre-Sambre-et-Meuse. Ses tambours portent son nom, qui est gravé sur une plaquette réalisée par une entreprise du zoning artisanal de Chastrès. Dans son atelier, Michel confectionne ses tambours de A à Z depuis le cintrage des tôles en laiton qui servent à fabriquer le fût, jusqu’au tannage des peaux en passant par le cerclage. "Je ne fabrique que sur commande et le délai est assez long", prévient-il. "Comme les marches sont de plus en plus nombreuses et qu’il y a de plus en plus de jeunes qui apprennent, j’ai de plus en plus de boulot, surtout à l’approche des marches", explique-t-il.
Michel ne travaille pas uniquement pour l’Entre-Sambre-et-Meuse. Il fabrique des tambours de gilles et il en exporte jusque dans le sud de la France, l’Espagne ou la Suisse. Il fabrique aussi des accessoires tels que baudriers, baguettes ou cannes de tambours-majors. Son site internet ( www.tambourthys.be) ne compte pas moins de quatre-vingts articles. Au fil du temps, il est devenu un véritable artisan du folklore.