Ham-sur-Heure-Nalinnes : Alain Goffin condamné à 15 ans de prison pour le meurtre de son épouse par la cour d’assises du Hainaut

En aveux des faits, Alain Goffin, 76 ans, est condamné à une peine de quinze ans pour meurtre et menaces

Belga
 Devant la cour d’assises, Alain Goffin n’a pas contesté sa culpabilité.
Devant la cour d’assises, Alain Goffin n’a pas contesté sa culpabilité. ©BELGA 

Le jury de la cour d’assises du Hainaut a prononcé, mercredi en fin d’après-midi, la culpabilité d’Alain Goffin pour le meurtre de son épouse, commis à Ham-sur-Heure-Nalinnes le 27 avril 2019. L’accusé est aussi reconnu coupable de menaces envers la victime, un an plus tôt, alors que celle-ci était en état de vulnérabilité, en raison de plusieurs pathologies.

Les aveux de l’accusé ont été corroborés par les éléments objectifs de l’enquête. Si le verdict a été rendu aussi rapidement, c’est aussi parce que la culpabilité n’était pas contestée par l’accusé.

Plus tôt dans la journée mercredi, le jury était entré en délibération après les diverses plaidoiries. Me Étienne Gras, avocat des parties civiles, avait comparé l’accusé à un tyran, "un macho à l’ancienne". Il a souligné qu’il ne pouvait pas accepter l’explication d’Alain Goffin selon laquelle il avait tué son épouse parce qu’elle était malade et qu’il était à bout.

Me Frédéric Laurent, également pour les parties civiles, a estimé que l’accusé aurait pu s’arrêter après le premier coup. "Mais il a frappé encore et encore, avant de l’étrangler pendant trois longues minutes", a-t-il rappelé.

François Demoulin, avocat général à la cour d’assises du Hainaut, a requis une peine de 18 ans de réclusion criminelle contre Alain Goffin (76 ans). L’avocat général a demandé aux jurés de tenir compte de la personnalité de l’accusé, un homme peu empathique, autoritaire, et de la personnalité de la victime (69 ans), anxieuse, dépressive et parfois difficile à vivre. "Cet état de vulnérabilité ne doit pas être une circonstance atténuante pour son époux. Ce qu’il a fait, est le résultat de sa personnalité impulsive et autoritaire", a-t-il insisté. Il a ensuite demandé de ne pas descendre sous la barre des quinze ans de prison pour le meurtre. Pour le délit de menace, il a requis une peine d’un an. "la maladie c’est dur à vivre mais ça n’excuse pas un meurtre, a encore déclaré François Demoulin. Elle a pris des coups pendant toute sa vie et n’a jamais osé déposer plainte. Il lui a dit, à plusieurs reprises, qu’il allait la tuer. Il a fini par le faire. C’est un processus connu dans les cas de violence conjugale […]. Il ne lui a laissé aucune chance, il l’a massacrée et l’a achevée en l’étranglant."

Les avocats d’Alain Goffin ont rappelé que le meurtrier, âgé de 76 ans, n’avait aucun antécédent judiciaire, et qu’il avait travaillé au-delà de sa mise à la retraite. Me Preumont a qualifié son client d’homme courageux et généreux, qui s’occupait bien de son épouse malade, avant de commettre un acte terrible. "Même comme mari, il n’y a pas eu que du mauvais chez lui. Tout n’est pas absolument noir".

L’avocat a raconté que son client a émis des regrets, rapidement, demandant au juge d’instruction de pouvoir se recueillir sur le cercueil de son épouse. "La photo de son épouse ne le quitte jamais". Le plaideur a demandé quel serait le sens de renvoyer son client en prison, libéré après onze mois de détention préventive. "La société n’a plus rien à craindre de lui", a conclu le pénaliste namurois.

Peu après 20h mercredi, le jury a décidé d’une peine de 15 ans de réclusion.

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