Chimay: les Bidouilleurs de L'Escaillère au First Lego League de Ciney
Samedi, onze élèves de l'école communale de L'Escaillère participeront à ce concours pour jeunes consacré à la robotique et l'ingéniérie.
Publié le 28-02-2023 à 16h00 - Mis à jour le 28-02-2023 à 18h45
Pour peu, on se croirait dans un laboratoire de recherche de haute technologie. Sur un tapis d’entraînement posé sur une table, un petit robot se déplace en accomplissant diverses tâches: actionner un bouton-poussoir, transporter des objets, suivre un cheminement précis… À côté, deux enfants ont le nez collé sur un ordinateur et peaufine des lignes de programmation. Sur des étagères sont rangées des boîtes remplies de capteurs, de moteurs, de fil et de briques Lego de toutes les couleurs. Et virevoltant d’un petit groupe à l’autre, Magaly Dessy, institutrice des 4e, 5e et 6e années primaires à l’école communale de L’Escaillère, au sud de l’entité de Chimay.
Parents et élèves enthousiastes
En cette seconde semaine des vacances de carnaval, c’est paradoxalement l’effervescence dans la petite classe escaillonne. Les onze élèves préparent méthodiquement leur participation à la First Lego League, une compétition de robotique et d’ingénierie pour les plus jeunes qui se déroulera, ce samedi 4 mars, à Ciney Expo, sur le thème de l’énergie. Dans la catégorie des 9 à 16 ans, 25 équipes de toute la Wallonie sont inscrites.
"Nous travaillons à ce projet depuis le mois d’octobre dernier, souligne Magaly Dessy. Passionnée de Lego avec ma fille, j’ai entendu parler de ce concours lors d’une rencontre avec un formateur de Technobel (NDLR: un centre de compétence spécialisé dans le numérique) lors d’une formation pour enseignants à Mariembourg. Cela pouvait être la base d’un beau projet pédagogique. Quand ils ont vu l’enthousiasme des enfants, les parents ont immédiatement embrayé et apporté leur aide. Ils ont d’ailleurs créé un logo et nommé l’équipe"Les Bidouilleurs de L’Escaillère".
Il ne s’agit pas seulement d’assembler quelques briques en plastique. Participer à la First Lego League exige de maîtriser de nombreuses compétences et savoirs. En plus de la construction du robot (plusieurs versions ont existé) et des nombreux accessoires, il faut être capable de le programmer.
Défendre leur projet
Les écoliers doivent aussi défendre leur projet et leur robot devant un jury. Il faut argumenter, justifier ses choix, expliquer pourquoi avoir codé de telle manière ou avoir choisi ce capteur ou ce moteur plutôt qu’un autre.
"C’est très riche, reprend l’institutrice. Les élèves mettent en application concrètement des matières apprises en classe: les mathématiques, les angles, les fractions, les distances. les engrenages… Quelque part, ils doivent tout apprendre à leur robot, comme pour un enfant. Pour la présentation, ils devront également s’exprimer correctement et réfléchir aux points importants. Pour ce faire, ils ont eux-mêmes créé un power point. Autre élément primordial: savoir travailler en équipe. La tâche est d’autant moins facile que nous partons de zéro dans le domaine de la robotique puisqu’il s’agit de notre première participation."
Samedi matin, "Les Bidouilleurs de L’Escaillère" mettront en œuvre leur robot afin qu’ils remplissent les missions demandées. Mais ils présenteront également un projet innovant, durable, concret et local. Depuis des années, le toit de l’ancienne maison communale est équipé de panneaux solaires. Mais le bâtiment est peu utilisé et une bonne partie de l’énergie produite est ainsi "perdue". Les enfants ont alors imaginé de récupérer cette électricité pour alimenter une borne de recharge sur le parking voisin. Ce projet a nécessité la construction d’une maquette au 1/40, des calculs pour estimer le budget (3 500 €), un contact avec la firme produisant les bornes… Un dessin animé a été réalisé pour présenter cette idée au jury !
En finale à Genk ?
"Les enfants sont heureux de venir travailler en classe pour ce projet, même en fin de journée ou cette semaine de vacances, reprend Magaly Dessy. Mais ce projet représente un engagement important. Il ne faut pas compter ses heures. Nous avons aussi acheté des Lego sur fonds propres et, vu leur prix, Technibel nous en prête également. Mais quand je vois l’engouement des enfants, cela vaut le coup."
Cette année, "Les Bidouilleurs de L’Escaillère" assurent ne pas avoir d’autre ambition que de prendre la température de la compétition. Mais qui sait ? Peut-être parviendront-ils à franchir l’étape de Ciney pour se retrouver en finale, à Genk, quinze jours plus tard.