La tradition a repris ses droits au Grand Feu de Gozée (photos et vidéo)
Arès deux ans d’interruption, les festivités carnavalesques gozéennes ont repris dans la joie et la bonne humeur pour vaincre le bonhomme hiver.
Publié le 26-02-2023 à 11h51 - Mis à jour le 26-02-2023 à 17h27
Il est de tradition que le samedi qui suit le mardi gras, le village de Gozée vive au rythme de son grand feu. Comme dans nombreux communes et villages de la région, les habitants qui y participent se mobilisent, parfois depuis de nombreuses semaines, pour préparer minutieusement ce rendez-vous annuel qu’ils ne voudraient maquer pour aucun prétexte. On se souviendra qu’il y a deux ans, la dernière édition s’était tenue quelques semaines seulement avant le premier confinement.
Depuis, plus rien. Les Gozéens avaient longtemps espéré l’an dernier pouvoir ressortir leurs plus beaux chars décorés avant de devoir se résoudre à reporter leur espoir à une année. C’est dire si cette édition 2023 était attendue.
"C’est l’édition du renouveau. Les gens attendaient ce moment avec impatience et nul doute qu’ils mettront tout en œuvre pour que la journée du Grand Feu reste inoubliable. Nous comptons d’ailleurs cette année six chars au lieu de cinq", entame Nathalie Waselle. Et la présidente du Foyer Gozéen, organisateur de l’événement, nous rappelle les temps forts des festivités entamées dès le jeudi soir: "Il est de tradition que les mariés de l’année ouvrent le cortège du samedi sur un char et défilent dans le village ". Le jeudi soir, la mariée a "pissé au trou" lors de la plantation de la perche autour desquels viennent s’entasser les fagots et branchages. "C’est un signe du renouveau et de fécondité", précise la présidente qui rappelle au passage qu’Amélie et Quentin, les mariés du dernier Grand feu, sont parents pour la deuxième fois depuis le jour du mardi gras.
Leurs successeurs Damien et Catherine, sont arrivés à Gozée il y a trois ans. Originaire de La Louvière et de Lobbes, ils ont accepté immédiatement de participer aux festivités. "Nous connaissions le grand feu de nom mais sans connaître cette tradition", nous dit la mariée. "On s’est dit que ça valait la peine d’y participer. On ne le ferait qu’une fois dans notre vie", renchérit Damien. C’est donc en tête de cortège, au son des fifres et des tambours que le jeune couple a sillonné les rues du village durant tout l’après-midi. Derrière eux, six chars plus originaux les uns que les autres. Il y avait les Zamigos, les P’tits Gozéens, les Dauphins, les Potes au Feu, les Vîs djônes notamment, défilant tous dans la joie et la bonne humeur malgré le vent piquant qui balayait le plateau gozéen jusqu’à l’embrasement du Grand Feu.
Dix-sept gilles médaillés
En fin de cortège, la société des Gilles et Paysans martelait le pavé pour mieux chasser l’hiver encore bien présent. Partie bien avant l’aurore, la société avait été reçue dès potron-minet par les autorités au foyer culturel pour la traditionnelle remise des médailles.
Dix-sept gilles furent distingués et sept d’entre eux ont reçu les médailles de 30 ans. Citons Marie Ménager, Jean-Pierre et Sebastien Behets, Laurent et Philippes Dagnelies, Jean-Luc Darquenne et leur président Claude Cawoy.