Le directeur de l’école de Thirimont partage sa passion pour le vin
Jérôme Tassier est surtout connu comme directeur d’école à Thirimont mais ce que l’on sait moins, c’est que cet épicurien est aussi sommelier !
Publié le 01-02-2023 à 17h00
Tel Obélix avec sa potion magique, Jérôme est tombé dans le vin dès son plus jeune âge: "Un jour, comme j’avais été difficile, mes parents m’ont enfermé dans la cave. C’est là que j’ai découvert toutes ces bouteilles de vin rangées dans des caveaux. Dans la famille, on aimait bien le vin. On en parlait et on en buvait. À l’âge de 12 ans, j’ai d’ailleurs acheté mes 2 premières bouteilles de Bordeaux (que j’ai d’ailleurs conservées). À 15 ans, je me souviens qu’on a ouvert une bonne bouteille de Nuits-St-Georges 1957 au domicile familial. Un vin de 23 ans d’âge, ça me fascinait. Dans la cour de l’athénée royal de Beaumont, à 13 ans, avec mon ami Éric Boschman, on devait sans doute être les seuls à parler de pinard !"

Lors de ses conférences, le sommelier aime mettre en avant la dimension culturelle, patrimoniale et l’histoire des vins qu’il propose: "Je suis un peu le Casanova de la bouteille. Je cherche à goûter tous les vins du monde entier".
À l’âge de 30 ans, le Thirimontois a suivi des cours du soir à Binche afin de décrocher le diplôme de sommelier et de gestionnaire de cave. Aujourd’hui, chaque mardi soir, il partage sa passion et ses connaissances aux adultes suivant les cours d’œnologie à l’EAFC Rance. Il donne aussi des conférences passionnantes où le public peut aussi savourer l’humour de cet amoureux du vin reconnu pour ses jeux de mots, ses calembours et qui n’hésite pas non plus à se déguiser en moine ou en lapin rose… "Je fais ça bénévolement et j’agrémente toujours mes dégustations de diaporamas fouillés. Je consulte mes 400 livres dédiés au vin ou fais des recherches sur internet. Je voyage aussi énormément et en profite pour aller à la rencontre de viticulteurs. Souvent, je repère à l’avance les endroits que je veux découvrir mais il m’arrive aussi de faire des rencontres fortuites comme ce roi des vignerons que j’ai côtoyé en Suisse en 2000… Dernièrement, je suis allé en voiture au Portugal dans le Douro. J’y ai découvert d’excellents vins" dit-il.
Sur la route des vins
Avec son épouse Claudine, ils arpentent les 4 coins d’Europe toujours à la recherche de bonnes bouteilles. Parfois, ils trouvent leur bonheur dans des catalogues de vins, chez un caviste ou encore via le Web.

Aujourd’hui, dans un endroit tenu secret, le couple dispose d’une cave impressionnante digne d’un restaurant étoilé.
"On a beau recommander des vins et en faire leur éloge, un bon vin, c’est un vin qui plaît à celui qui le boit ! Pour moi, il n’y a pas de meilleurs vins. Tout dépend de notre état d’esprit au moment où on le goûte. Comme dirait Pierre Desproges, on peut boire n’importe quoi mais pas avec n’importe qui !" ajoute-t-il.
Au cours du soir, les élèves ont, en général, la cinquantaine et ils suivent donc les cours pour leur plaisir personnel.
On y parle des vins de France, d’Europe et du Monde. On les goûte aussi.
Très souvent, la dégustation s’accompagne de petits plats préparés par la vingtaine de participants. Le cours a énormément de succès !
La mémoire des odeurs
"Souvent j’arrive à retrouver le nom d’un vin à l’aveugle. Mais est-ce vraiment utile ? Des amis ont déjà essayé de me piéger avec des vins originaux. Mais c’est une question d’entraînement et certainement pas un don. J’ai la chance d’avoir la mémoire des odeurs. En Belgique, dans quelques années, nous aurons de très bons vins. On nous dit qu’en 2050, notre pays sera la nouvelle Bourgogne mais, malheureusement, ce qui est rare est cher et nos vins restent hors de prix et c’est dommage. Au Moyen Âge, nous avions beaucoup de vignes destinées principalement aux ecclésiastiques pour les messes qui étaient légion" conclut le sommelier.