Couvin activera sa taxe sur les biens inoccupés
En 2019, Couvin a approuvé l’instauration d’une taxe sur les immeubles inoccupés. Elle sera bientôt levée.
Publié le 01-02-2023 à 18h00
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Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. C’est par cette expression populaire que Jehanne Detrixhe (MR-IC), en charge du Logement au sein du collège communal, a répondu à une question d’Écolo sur l’activation de la taxe sur les immeubles inoccupés.
"Au nom de la locale Écolo de Couvin, je propose que notre collège communal active, en 2023, la taxe sur les immeubles bâtis inoccupés votée à l’unanimité par le conseil le 26 septembre 2019, s’est exprimé Jean le Maire. L’accès au logement est un dossier complexe, cette taxe est un levier important. Il s’agit d’une piste concrète pour contribuer à mettre à disposition des citoyens un logement de qualité à prix abordable et ainsi lutter contre la pauvreté. L’activation de cette taxe est un moyen pour y parvenir en favorisant leur retour dans le circuit actif du logement, des commerces et des écoles."
Au-delà de l’argument social, pousser les propriétaires à rénover leur bien est aussi un moyen de réduire le nombre de chancres tant au centre de Couvin et de Mariembourg que dans les villages de l’entité, a-t-il ajouté en posant une question pour le moins pragmatique au collège communal: "Pourquoi voter une taxe pour ne pas l’activer ?"
Jehanne Detrixhe a planché sur la question, avec son administration: "A Philippeville, Florennes et Walcourt, cette taxe ne rapporte rien. Mais à Viroinval, elle concerne 54 immeubles pour 48 propriétaires, qui paient une centaine de milliers d’euros de taxe annuellement."
Elle l’annonce: "On a prévu de dédier une personne au suivi de cette taxe dès cette année. On va s’y atteler, en demandant à Viroinval de nous épauler pour sa mise en place." C’est en effet le cap le plus difficile à passer: répertorier tous les biens inoccupés dans l’entité.
"Il faut une adéquation entre les moyens déployés et le rapport de la taxe, a-t-elle cependant nuancé. Pour moi, ce n’est pas l’outil optimal pour pousser les propriétaires à mettre leur bien en location. L’Agence immobilière sociale est par exemple un meilleur levier à activer."
Le texte voté en septembre 2019 prévoit une taxation visant "les immeubles bâtis structurellement destinés au logement ou à l’exercice d’activités économiques de nature industrielle, artisanale, agricole, horticole, de commerces ou de services, qui sont restés inoccupés pendant une période comprise entre deux constats consécutifs distants d’une période minimale de six mois."
Ne sont pas visés les sites d’activité économique désaffectés de plus de 1000 m2, les granges, remises, garages isolés des habitations et autres bâtiments affectés à l’entreposage et au rangement, ainsi qu’un bien dont les derniers occupants séjournent dans une maison de repos. Le propriétaire peut aussi faire valoir une "inoccupation indépendante de sa volonté",
Le coût de la taxe augmentera au fil des constats. À la première constatation d’inoccupation, une somme de 100 € par mètre courant de façade sera réclamée. Ce chiffre grimpera à 125 € à la deuxième constatation, puis 150 € dès la suivante.