Manifestation des commerçants de Florennes: "L'heure est grave !"
La Commune, à l'origine de cette manifestation, va lancer une motion pour inciter le gouvernement fédéral à venir en aide aux commerçants étranglés par les coûts énergétiques.
Publié le 23-01-2023 à 16h52 - Mis à jour le 24-01-2023 à 07h39
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"L’heure est grave !" lance une commerçante florennoise. Parmi la petite centaine de citoyens rassemblés, lundi après-midi, sur la place Verte, il n’y a personne pour la contredire. Chacun témoigne de ses difficultés face à l’explosion des coûts de l’énergie. "J’ai dû suspendre mes activités en raison des prix de l’électricité", nous confie Noémie Walvarens, gestionnaire depuis cinq ans de la sandwicherie L’Art chez Noé, dans le centre-ville. "Je suis passé de 570 € à 2 500 € d’électricité par mois. Mes trois ouvrières sont au chômage énergétique. Le plus choquant est que mon affaire tournait bien. Mais ce n’est pas possible de payer de telles factures."
Des emplois locaux disparaissent
Conscientes du problème et interpellée par la CSC et l’UCM, les autorités communales ont décidé d’organiser cette manifestation en incitant les commerçants à y participer. Pour le bourgmestre, ces fermetures sont une catastrophe pour le tissu économique florennois. Des emplois locaux disparaissent. Des produits de qualité issus de la région et vendus par le secteur horeca ne trouvent plus preneurs. Et ces indépendants sans emploi finissent par dépendre du CPAS pour vivre.
Le niveau de pouvoir communal se dit impuissant par rapport à ce phénomène. "Même si nous décidions de verser 1 000 € d’aide par commerçant, cela ne servirait pas à grand-chose parce que cela ne règle pas le problème de base", souligne Stéphane Lasseaux. Les décisions doivent venir de plus haut: de la région, du fédéral, voire de l’Union Européenne. Et ces autorités doivent enfin agir avec autre chose que quel ques mesurettes. Un tarif spécifique pour les professionnels pourrait notamment être instauré afin qu’ils puissent continuer à travailler. "
Dans ce contexte, le bourgmestre annonce qu’une lettre ouverte citoyenne a été rédigée pour demander au gouvernement fédéral des mesures en vue d’endiguer la politique actuelle des prix de l’énergie et la mise en place d’un tarif économique de crise pour les indépendants. "Lors d’un prochain cons eil communal, une motion réclamant des mesures sera proposée aux élus",insiste-t-il. "Dans la foulée, cette motion sera envoyée aux autres communes pour qu’elles sonnent, à leur tour, l’alerte."
Relancer l’association des commerçants
Si tout le monde souligne l’initiative communale, des manifestants incriminent également la Commune pour les taxes imposées au commerce local, entre autres celle relative aux enseignes. Une intervenante réclame des actions concrètes au niveau de Florennes pour faire revenir les clients: des animations, l’utilisation d’une monnaie locale, une prime à l’installation, un centre-ville plus propre… Un autre regrette que Florennes, en son temps, ait refusé la création d’un grand espace commercial sur son sol.
"Nous allons réfléchir à ce que nous pouvons réaliser à notre niveau", reprend Stéphane Lasseaux. "Mais la Commune ne peut pas tout et est démunie concernant le prix de l’énergie. A mon sens, une des premières choses à faire est de recréer ou de relancer l’association des commerçants. Ensemble, on est toujours plus fort pour faire entendre sa voix."
Le bourgmestre rappelle aussi que la Commune s’est engagée dans tout un processus de redynamisation du centre-ville et s’est inscrite dans le "Plan Horizon Proximité" en vue de soutenir le commerce local. Et d’inviter les citoyens à assister, prochainement, à la présentation du plan de redynamisation par le Bureau Économique de la Province.
Sur la place Verte, les discussions se sont encore poursuivies quelque temps.
"De toute façon", résume un manifestant avec amertume, "dans cette histoire, le coût de l’énergie n’est que la goutte qui a fait déborder le vase, tant les commerçants sont déjà accablés de taxes, de contrôles et d’impôts qui les ont menés au bord du gouffre !".