Discothèque de Neuville: les opposants ont argumenté devant le collège communal (vidéo)
Au terme de l'enquête publique, les opposants ont aussi déposé une pétition comptant près de 2000 signatures au total.
Publié le 10-01-2023 à 14h52 - Mis à jour le 10-01-2023 à 16h09
Habitant pour la plupart le domaine résidentiel La Forêt ou encore la rue de Mariembourg à Neuville, ils étaient une cinquantaine, ce mardi matin, à se rassembler sur la place d’Armes. Certains d’entre eux arboraient des affichettes ou des pancartes montrant leur opposition au projet de "centre événementiel" à Neuville, sur le site de l’ancien restaurant Royal Grill, le long de la N 5. Pour rappel, la SPRL Couvy-Club d’Ham-sur-Heure-Nalinnes espère y implanter une discothèque mais également une salle de spectacles. Une importante annexe de 1 000 m2 viendra s’adosser au bâtiment existant et un parking de 610 places est également dans les plans. Selon les investisseurs, l’accès s’effectuerait par l’arrière, via une voirie à créer sur un terrain privé. La demande actuelle porte sur une dérogation au plan de secteur puisque le centre événementiel se situe en zone agricole.
Ce projet a suscité la réaction de nombreux opposants et, ce mardi matin, au terme de l’enquête publique, près de cinquante opposants ont été reçus par le collège communal pour avancer leurs arguments. Le groupe avait également apporté copie d’une pétition en ligne qui a recueilli 1 255 signatures et d’une seconde sur papier avec 700 signatures.
Échanges respectueux
À souligner: dans la salle du conseil bien remplie, les échanges se sont déroulés avec courtoisie et respect. Dans un premier temps, il a été question de rappel de la procédure. Pour faire court, c’est le collège communal qui donnera l’autorisation ou non dans ce dossier. Auparavant, les fonctionnaires technique et délégué remettront un avis conjoint. "S’il est négatif, le collège est aussi tenu de remettre une décision négative, explique Ann Hancart, responsable de l’Urbanisme à la Ville. Mais si l’avis des deux fonctionnaires est positif, le collège peut accepter ou non le projet en motivant sa décision." Précision qui a son importance: des recours sont possibles devant le ministre compétent (Willy Borsus) pour les demandeurs et devant le Conseil d’État pour les opposants. L’avis des fonctionnaires doit être notifié au maximum pour le 13 mars, mais ce délai est prorogeable de 30 jours. Le collège dispose alors de 20 jours pour rendre sa décision.
Pour les opposants, il ne peut être question d’une décision favorable dans ce dossier. Par le biais de leurs représentants, notamment Sylvie Blanchart (porte-parole du collectif) ou Alain Theys (conseiller communal), ils ont rappelé leurs nombreuses craintes: pollution et nuisances sonores avec une sono de 15 000 watts et des événements en plein air, soucis de mobilité avec une augmentation du flux routier, insécurité, impact négatif sur la valeur des propriétés voisines, zone agricole, atteintes à la faune et la flore…
Pas question de vendre son terrain
"Ce type d’établissements n’apporte à terme que des misères, insiste un opposant. Il y aura des bagarres, de l’alcool au volant et des dealers qui viendront vendre leur drogue. Et ce sont les riverains qui en subiront les conséquences. Et ce n’est pas la zone de police Hermeton-et-Heure, avec ses faibles moyens actuels, qui pourra" gérer "une telle discothèque."
Un autre de lancer: "Ce projet n’est pas d’utilité publique. Nous ne sommes pas contre le business mais ce n’est pas le bon endroit. Que ce genre d’établissement soit par exemple construit dans le fond des zonings industriels."
Dans la foulée, l’intervention de la famille propriétaire du terrain agricole – où la voirie d’accès au centre événementiel est censée être créée – a rassuré les opposants. Le patriarche a affirmé qu’il ne vendrait jamais son bien aux promoteurs pour leur permettre de construire ce chemin.
Après avoir longuement écouté les intervenants et répondu à diverses questions, le bourgmestre André De Martin a assuré que le collège était aussi inquiet de cette demande. "La décision sera collégiale, a-t-il insisté. Mais sachez que vos réflexions nous importent énormément." Le mot de la fin est revenu à un riverain: "Nous espérons seulement que le bon sens l’emportera !".