La prison de Jamioulx insalubre: Yves Binon menace de la fermer
Yves Binon (MR) veut faire bouger les choses ; la prison de Jamioulx est en mauvais état et un arrêté prévoit une fermeture au 1er mai 2023 si elle n’est pas mise en conformité.
- Publié le 08-12-2022 à 11h49
- Mis à jour le 08-12-2022 à 11h50
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Comme de nombreux bâtiments fédéraux, la prison de Jamioulx est en mauvais état. Et comme les autres prisons belges, il y a surpopulation de détenus. Mais la situation ne s’améliore pas, constate le bourgmestre d’Ham-sur-Heure-Nalinnes, Yves Binon (MR). La prison est située sur son territoire, il a donc pris un arrêté de police pour ordonner une remise en conformité des lieux ainsi qu’une gestion de la surpopulation carcérale, sans quoi il ordonnera la fermeture pure et simple de la prison au 1er mai 2023. L’information était rapportée par Sudinfo ce jeudi matin.
De quoi est-il question ? Surpopulation déjà: prévue pour 285 détenus, la prison de Jamioulx en accueille près de 400. Des lits doubles ont été installés dans des petites cellules, sans augmenter pour autant les sanitaires (douches, WC, etc.). Insalubrité ensuite: des problèmes étaient déjà pointés dans le rapport 2021 de la Commission de Surveillance (CdS) de Jamioulx. Il n’y a plus de vitres sur les châssis, le chauffage – quand il n’est pas en panne – ne peut être réglé, ce qui transforme les cellules en fours, le préau est décrit comme “une décharge” avec des escaliers jonchés de détritus, et dans les douches – insalubres – les carrelages sont cassés, les robinets fuient mais surtout le nombre de cabines et la production d’eau chaude sont insuffisants, obligeant une grande partie de la population carcérale à n’avoir accès aux douches qu’un jour sur deux.
Dans son arrêté, Yves Binon pointe aussi le fait que les mesures de sécurité incendie, bien qu’installées, n’ont pas été raccordées. Bref, si rien n’est fait d’ici le 1er mai 2023, dans cinq mois, il fera fermer la prison.
Des travaux ont pourtant été annoncés par le Secrétaire d’État en charge des bâtiments fédéraux, Mathieu Michel (MR): dans son “plan pluriannuel d’investissements”, il est prévu en 2023 cinq à dix millions d’euros pour renouveler la sécurité électronique et remplacer les châssis. Une nouvelle annexe devrait ajouter 50 cellules aux 168 déjà existantes, un chantier estimé entre 10 et 15 millions d’euros, qui aidera à lutter contre le problème de surpopulation.