Ligne TEC Namur-Nismes: de nouvelles menaces pour la rentrée 2023
La ligne de bus E86 entre Nismes et Namur a toujours été présentée comme la plus fréquentée du TEC Namur-Luxembourg. Elle est pourtant, de nouveau, menacée. Cette fois, pour créer une ligne Couvin-Dinant.
- Publié le 29-09-2022 à 22h00
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En février 2020, une déclaration du ministre Philippe Henry avait rassuré tout le monde, alors qu’un courrier de l’Autorité Organisatrice du Transport (AOT) avait évoqué la suppression de la ligne TEC Namur-Nismes à partir de Philippeville. Ce qu’avait dit le ministre semblait sans équivoque: "La restructuration évoquée de la ligne 56, qui comprenait une rupture de charge, reste une vision purement théorique. La ligne express 56 n’est pas menacée, ni maintenant ni plus tard."
Deux ans et demi plus tard, la menace se précise pourtant sur cette ligne appelée maintenant E86.
"Au sein du TEC, il y a un organe de consultation des bassins de mobilité, explique l’échevin viroinvalois François Mathy. Au sein de cet organe, un groupe de travail a été constitué pour plancher sur l’offre de transport dans l’arrondissement de Philippeville. C’est nous qui l’avons réclamé, vu les problèmes de mobilité que nous connaissons."
C’est au cours de ces réunions que le TEC est revenu sur le concept évoqué début 2020: supprimer la ligne E86 entre Philippeville et Nismes. Dans un bureau namurois, un spécialiste estime intéressant de plutôt faire prendre le train Couvin-Philippeville aux usagers. Une fois à Philippeville, ils n’ont qu’à rejoindre à pied le centre de la place forte pour monter dans le bus vers Namur. Le train et la ligne de bus effectuent tous les deux le trajet Couvin-Philippeville: ils sont donc redondants, supprimons le bus !
En réunion, cette idée saugrenue a de nouveau été repoussée avec force par les élus locaux, comme il y a deux ans. "Cela voudrait dire qu’un habitant de Viroinval devrait d’abord payer un ticket de bus vers Couvin, puis un ticket de train vers Philippeville, puis un autre ticket de bus vers Namur. Cela lui coûterait plus cher, sans compter les problèmes de correspondances et le temps perdu", argumente François Mathy, qui pourrait ajouter un ticket FlexiTec à l’addition, si l’on n’habite pas Nismes…
Avec son homologue couvinoise, Frédérique Van Roost, ils ont donc combattu ce projet avec force. "Le TEC est revenu, à la réunion suivante, avec l’idée de maintenir la ligne aux heures de pointe, soit de 6h à 9h et de 16h à 18h en semaine. En dehors de ces moments, il n’y aurait plus de bus entre Philippeville et Nismes. Nous avons également refusé. Nous attendons une nouvelle proposition."
Celle-ci devrait survenir assez rapidement puisque l’espoir du TEC est d’entériner une décision pour le 8 décembre, en vue d’une application à la rentrée 2023.
Mais, par rapport à 2020, une donnée a changé. Nous avons tenté d’obtenir une explication de la part du TEC, en vain. C’est donc François Mathy qui nous la détaille: " En fait, la ligne entre Philippeville et Nismes est mise en concurrence avec le projet d’une nouvelle ligne devant relier Couvin-Viroinval, Doische, Givet, Hastière et Dinant. Cela part du constat que Doische et Hastière sont en zone blanche, sans ligne structurante. Au TEC, on nous dit que pour toute ouverture de ligne, il faut en fermer une, faute de moyens. Donc, l’idée est de créer cette ligne sur Doische mais donc de faire des économies sur les heures creuses de la E86.
Cela divise les élus. On se retrouve seuls à défendre la ligne vers Namur, Frédérique Van Roost et moi. Les autres élus sont satisfaits de la nouvelle ligne créée. Et le TEC nous répond que, de Couvin ou de Viroinval, il suffira de prendre le train vers Philippeville ou le nouveau bus vers Dinant puis le train vers Namur. "
Et les cinq bus qui se suivent parfois, bondés d’étudiants le vendredi, ne suffisent pas à financer les bus des heures creuses, manifestement.