Base aérienne de Florennes: Un an pour bâtir le complexe pour les drones
La ministre Ludivine Dedonder a lancé officiellement la construction du futur complexe MQ-9B qui accueillera les drones de la Défense, à Florennes.
Publié le 04-07-2022 à 14h04 - Mis à jour le 04-07-2022 à 15h25
L’invitation mentionnait la pose d’une première pierre mais sur le terrain, c’est un tour de vis que la ministre Ludivine Dedonder a donné sur le chantier d’un complexe qui accueillera les drones de la Défense.
Ce tour de vis n’est pas budgétaire, même si on se doute que les 25,7 millions alloués au consortium Cordeel ne suffiront sans doute pas, tant les prix s’envolent actuellement.
La foreuse que la ministre a utilisée doit creuser un pieu de fondation pour le futur bâtiment, à bâtir en un an.
De bonnes fondations pour l’avenir, c’est précisément ce dont se félicite le colonel aviateur Goffin, commandant de la base aérienne florennoise. "C’est un moment important, une étape symbolique, le début d’une rénovation complète de notre base , a-t-il souligné. Avec les MQ-9B et les F-35, c’est toute la base de Florennes qui sera transformée en quelques années. Avec de belles perspectives d’avenir. Les recrutements sont d’ailleurs en cours."
Les F-35 arriveront plus tard. Le menu ministériel du jour concernait ces drones, avions furtifs sans pilote embarqué. "Ils seront à la pointe de la technologie, équipés des meilleurs capteurs pour effectuer des reconnaissances à une altitude sûre, surveiller des zones et collecter des informations. Avec l’arrivée de ces drones, nous faisons un grand pas en avant dans l’intérêt de la sécurité des militaires et de notre pays. Ces drones nous permettront de recueillir quantité d’informations et de renseignements supplémentaires, ce qui facilitera l’exécution de nos missions tout en les rendant plus sûres. Cette capacité améliorera la position informationnelle de notre pays à la fois dans un contexte international et national."
Depuis l’été dernier, la capacité à aider nos propres populations en cas de catastrophe naturelle est redevenue une préoccupation majeure pour notre Défense: "Ces drones peuvent également être utilisés pour cartographier des zones inondées, pour mesurer des dégâts ou trouver des survivants voire des victimes. ils compléteront parfaitement notre capacité d’hélicoptère."
Le grand hall dont la construction est ici lancée sera composé d’une administration, d’une zone opérationnelle, qui comprendra le poste de contrôle et le simulateur de vol, et une troisième partie dédiée à la maintenance et au parcage des aéronefs. Le bâtiment sera adossé à un autre qui accueillait naguère les drones B-Hunter et qui sera rénové dans la foulée.
Dans la nouvelle infrastructure, on pourra donc loger quatre drones MQ-9B, qui ont une envergure de 24 mètres. Tiens? Mais le gouvernement a récemment décidé de s’équiper de six drones au lieu de quatre! "L’accueil des deux aéronefs supplémentaires est actuellement à l’étude" , nous précise-t-on.
Le hall sera construit dans un carcan le plus durable possible, en privilégiant des matériaux locaux, en maximisant les conceptions réversibles et l’efficacité énergétique. Il est par exemple prévu de couvrir 50% des besoins en eau grâce à la récupération de la pluie.
Le bien-être au travail a également un objectif poursuivi par les concepteurs du projet.
Premiers drones en 2024
Le consortium Cordeel doit livrer le bâtiment à la mi 2023, sauf si le contexte international venait à troubler la fourniture en matériaux. L’accueil du simulateur de vol, notamment, nécessite beaucoup de techniques spéciales.
Les premiers drones seront livrés en 2024. Avec un rayon d’action atteignant les 4800 km et une autonomie de 40 h, ils permettront un fameux gain en sécurité et en gestion du personnel. Ils pourront décoller de Florennes en utilisant l’espace aérien civil. "Ils pourront même dialoguer avec l’aviation civile comme n’importe quel autre avion , nous confie le capitaine commandant Kurt Verwilligen. Sauf qu’en fait, c’est un pilote au sol, à Florennes, qui répondra à ses interlocuteurs et non un pilote dans le cockpit." Arrivé sur le théâtre d’opération, l’avion se fera furtif en brouillant les pistes pour ne pas être détecté.
« En termes de gestion du personnel, cela veut dire que les pilotes pourront se relayer, à Florennes, comme lors d’une journée de travail normale, tout en faisant voler les drones ailleurs dans le monde, sans interruption pendant près de 40 h. »