Centre Fedasil de Florennes: 30 ans et 583 résidents
Mercredi, le centre d’accueil pour demandeurs d’asile Fedasil Florennes a fêté ses 30 ans. Le site accueille aujourd’hui 583 personnes.
Publié le 22-06-2022 à 16h40 - Mis à jour le 22-06-2022 à 16h51
Afghanistan, Afrique subsaharienne ou de l’est, Irak, Syrie…Depuis décembre 1992, le centre d’accueil pour demandeurs d’asile Fedasil de Florennes vit au rythme des conflits à travers la planète. Voisin mais distinct de la base militaire du 2eWing tactique, le site abrite des familles du monde entier fuyant la guerre, la famine, les troubles.
Mercredi, le centre Fedasil florennois a fêté ses 30 ans. L’opportunité pour ses responsables d’ouvrir pour la première fois les portes de cette structure. Durant toute l’après-midi, de nombreuses activités et animations (stands, théâtre, concerts, ateliers culinaires, drink…) ont marqué cet anniversaire. En outre, des visites guidées offraient la possibilité d’en apprendre davantage sur le fonctionnement quotidien d’un centre d’accueil.
À cette occasion, nous avons rencontré Samuel Escalier, le directeur du centre Fedasil depuis avril 2017.Il nous parle de son institution.
Pouvez-vous nous décrire votre centre en quelques chiffres?
Aujourd’hui, nous accueillons 583 résidents, répartis sur une dizaine de bâtiments. Ce qui en fait le 3eplus grand centre Fedasil après Le Petit Château et le centre d’accueil de Mouscron. Nous employons 110 personnes: des éducateurs, des assistants sociaux, des infirmières, des cuisiniers, du personnel administratif, des agents d’entretien…En décembre 1992, quand le centre a ouvert comme une extension temporaire du Petit Château de Bruxelles, seuls deux bâtiments étaient occupés et nous n’abritions pas plus de 82 personnes. Puis le temporaire est devenu structurel (voir cadrée).
Qui est accueilli à Florennes?
Des demandeurs d’asile dont 50% de familles et 50% d’«hommes» dont des mineurs non-accompagnés.En moyenne, ils restent plus d’un an ici mais changent parfois de centre d’accueil.
Quelles sont les nationalités les plus représentées?
Cela dépend des troubles à travers la planète.Mais depuis plusieurs années, les demandeurs d’asile afghans sont en tête. C’est une constante. Ils sont 205 pour l’instant à Florennes. Nous accueillons aussi beaucoup d’Africains: Guinée (43) Somalie (21), Cameroun (17), Erythrée (10)… Des Palestiniens (20). Des Russes aussi (27), dont une partie d’origine tchétchène.Des Moldaves (13), des Géorgiens (12).Autre nationalité dans le top 10: les Congolais (10).En 2015, avec la guerre au Moyen-Orient, nous avons eu beaucoup de Syriens et d’Irakiens. En revanche, nous n’accueillons pas d’Ukrainiens: ils n’ont pas besoin d’introduire une demande d’asile et bénéficient d’un titre de séjour temporaire.
Dans votre métier, quelle est la principale difficulté?
Certainement organiser la cohabitation entre des gens d’horizons différents, qui ne parlent pas la même langue et ne partagent pas la même culture ou religion.Le tout dans un espace restreint et avec parfois de la promiscuité. C’est un travail quotidien et varié. Il faut sans cesse expliquer pour que tout se déroule bien.
Et comment se passe l’intégration avec la population florennoise?
Je ne peux pas dire qu’il n’y a jamais de problèmes, mais ils sont minimes. Nous faisons en sorte d’ouvrir le centre vers l’extérieur. Des activités sont régulièrement organisées. Des ateliers, notamment d’apprentissage du français, sont mis sur pied avec l’aide de bénévoles. Nous avons de fréquents échanges avec le centre culturel local ou encore la maison des jeunes. Certains résidents font du volontariat et suivent des formations. Mais surtout, nous avons 160 enfants scolarisés dans les écoles de Florennes, Dinant, Charleroi ou Namur. C’est essentiel, l’intégration passe par la scolarité.