Entre-Sambre-et-Meuse : des bornes incendie opérationnelles? Plus complexe qu'il n'y paraît !
Récemment, des pompiers ont été confrontés à des problèmes avec les bouches incendie dans le sud de l’Entre-Sambre-et-Meuse. Le problème est plus complexe qu’il n’y paraît !
- Publié le 14-04-2022 à 11h32
- Mis à jour le 15-04-2022 à 08h54
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En une quinzaine de jours, les pompiers ont été sollicités sur deux incendies dans le sud de l’Entre-Sambre-et-Meuse. Une première fois à L’Escaillère où les flammes ont dévoré une maison et gravement endommagé une seconde. Une deuxième fois à Cul-des-Sarts avec un feu de cheminée. À deux reprises, les hommes du feu n’ont pas pu utiliser les bouches incendie proches des lieux. Il n’était pas possible de s’y connecter, ou le débit d’eau n’était pas suffisant! Dans un cas au moins, cela a obligé les pompiers à remplir les citernes de leurs camions à une bouche opérationnelle à plus d’un kilomètre de là.
"Un raccord cassé, une vanne grippée, cela arrive encore trop souvent", confirme Michel Méant, le porte-parole de la zone de secours Hainaut-Est. "Mais nous sommes encore plus régulièrement confrontés à un autre problème, essentiellement en zone rurale: l’insuffisance du débit à ces points de ravitaillement. C’est pour cette raison que nous sortons systématiquement avec un camion-citerne en cas de sinistre."
Qui donc est responsable de l’entretien de ces bouches incendie?
Une responsabilité communale
Directeur à l’intercommunale de distribution d’eau Inasep à Philippeville, Alexandre Wilemme est catégorique: selon une circulaire ministérielle du 14/10/1975, cette responsabilité incombe aux communes. Elles sont obligées de vérifier leur bon fonctionnement, de remplacer les pièces défectueuses, ou de les remplacer et d’installer une signalétique pour les indiquer (poteaux ad hoc, peinture jaune sur les couvercles…). Mais dans la réalité, ce n’est pas tout à fait comme cela que cela se déroule.
"Si une Commune constate un problème à une borne incendie, elle nous contacte et nous leur re me ttons alors un devis pour la réparer", souligne Alexandre Wilemme. "Il arrive aussi que ce soit nos services qui repèrent une anomalie. Là aussi, nous proposons à la Commune de réparer en lui remettant un devis."
Le bourgmestre de Chimay, Denis Danvoye, admet que l’identification et l’entretien des bornes incendie sont une responsabilité communale. "Mais comme nous ne sommes pas équipés pour ces interventions, nous travaillons en partenariat et en bonne intelligence avec les intercommunales de distribution d’eau", ajoute le bourgmestre de Chimay. "Sur Chimay, elles sont plusieurs: l’Inasep, la SWDE ou encore la Régie communale. Nous pouvons assurer les petites interventions comme dégager une borne de la végétation. Mais pour le reste, nous passons par eux."
Une cartographie d’ici 2028
Denis Danvoye rappelle que d’ici 2028, les Communes devront avoir cartographié les bouches incendie sur leur territoire. Un travail colossal qui s’effectuera en collaboration avec les intercommunales.
"En revanche, nous sommes impuissants face à un autre problème: le manque de débit dans de nombreuses bornes en milieu rural ou en bout de ligne", insiste-t-il. "Et là-dessus, nous ne sommes pas à la manœuvre. Pour compenser ce manque, les bourgmestres des zones rurales ont convenu de prévoir un budget pour doter la zone de secours Hainaut-Est de camions-citernes en suffisance."
À l’Inasep, Alexandre Wilemme est bien conscient du manque de pression dans certaines bornes. "Pour assurer le débit nécessaire aux pompiers, cela nécessiterait la pose de gros tuyaux d’adduction d’eau", explique-t-il. "Mais d’un autre côté, si nous utilisons de telles conduites, vu le cubage total contenu, l’eau y stagnera trop longtemps. Nous ne sommes plus alors en mesure de fournir une eau de qualité à nos clients.Les deux exigences sont en quelque sorte contradictoires. L’idéal serait de disposer de deux circuits parallèles, l’un pour les pompiers et l’autre pour l’eau potable.Mais c’est bien entendu hors de prix."
Le responsable de l’Inasep va toutefois prendre contact avec les bourgmestres de Chimay et de Couvin, puis avec ceux de l’ensemble de l’arrondissement de Philippeville, pour dresser l’inventaire des bouches incendie opérationnelles et offrant un débit suffisant. Les pompiers sauront au moins où remplir leurs camions-citernes avec certitude!