Yvoir: la brasserie du Bocq investit 16 millions€ dans un deuxième site
La brasserie du Bocq (Blanche de Namur, Gauloise, Tête de mort) se lance dans la construction d’un tout nouveau bâtiment, à la sortie du village de Purnode (Yvoir). Les activités seront désormais réparties sur deux sites. Un projet colossal qui enterre l’idée d’une future délocalisation.
Publié le 20-12-2019 à 22h12
Les chaises sont posées sur le terrain situé route du Prétéry, à la sortie de Purnode vers Spontin. Le début du chantier est imminent.
Le projet de construction d'une annexe à la brasserie consacrée à l'embouteillage et à la logistique est en réflexion depuis trois ans. «On arrive à saturation sur le site actuel qui est enclavé. On n'a plus de place et aucune possibilité d'agrandir, précise Dimitri Delcourt, administrateur délégué. On brasse 114 000 hectolitres de bières chaque année, sur un site prévu pour 80 000 hectolitres. On passe notre temps à déplacer les choses. C'est chaque jour un jeu de mikado. C'est de plus en plus compliqué.»
Lundi dernier, experts financiers, experts brassicoles et autres actionnaires – la brasserie est détenue à 100% par la famille Keersmaekers, Stefan pour 99,99% des parts et son père Jef, fondateur de la Corsendonk, pour 0,01% – sont sortis du conseil d'administration avec une fumée blanche. «Désormais, tout est au vert. Habemus brassum…», s'amuse Dimitri Delcourt.
D’ici quelques mois, la brasserie sera répartie sur deux sites: l’actuel dans lequel seront conservés les unités de brassage et la fermentation de la bière, la partie commerciale, les bureaux et le service d’accueil, et le nouveau dans lequel on retrouvera les lignes d’embouteillage, l’enfûtage et la logistique.
«Le bâtiment où se trouve pour l'instant l'embouteillage est mort. On va l'abattre dans les années à venir. Les machines ont 40-45 ans de vie. Elles seront obsolètes en 2021. Il fallait faire des choix.»
L'extension décentralisée de la brasserie sera construite sur un terrain en pente – on parle de 4 mètres de dénivelé entre le point le plus haut et le point le plus bas – d'une superficie totale de 2,2 hectares. «Nous allons démolir le vieux hangar qui est dessus pour l'instant. Sur la partie du bas, nous allons construire un parking pour le personnel et des bassins d'orages pour éviter de saturer les égouts. C'était une demande de la commune car Purnode est régulièrement sujet à des inondations». Il ajoute: « Dans la partie la plus basse du bâtiment, nous allons construire un sous-sol où nous stockerons tout ce qui est technique.»
Les nuisances en moins
Pour le voisinage, le déplacement de la partie embouteillage et de la logistique apportera plus de confort. «90% du charroi va sortir du centre du village. On reçoit peu de remarques car on fait de gros efforts pour limiter les nuisances. Mais on ne peut pas dire qu'on n'en crée pas du tout non plus.»
La demande de permis unique a été rentrée à la Région wallonne en mars dernier. L'autorisation est tombée fin octobre. La construction proprement dite débutera en mars 2020. «L'idée, c'est que le bâtiment soit terminé fin novembre. La ligne de soutirage, elle, sera disponible entre décembre 2020 et avril 2021. À partir de là, nous commencerons les premiers tests. À l'été 2021, la ligne devrait être totalement opérationnelle».