Christian, un conducteur de locos passionné
Il est l’un des conducteurs des trains du Chemin de fer du Bocq qui cheminent chaque week-end entre Ciney et Bauche au départ de Spontin.
- Publié le 29-07-2019 à 06h00
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Gare de Spontin, 15h45. Nous avons rendez-vous avec Christian Woiche. «Tiens, le voilà» nous indique un bénévole du Chemin de fer du Bocq. Un jeune retraité au sourire irradiant de sympathie nous tend la main. «Enchanté, Christian. Si tu le permets, on va se tutoyer» glisse-t-il, avant de nous emmener dans son sillage au poste de conduite de l'autorail qu'il doit acheminer sur une voie de garage. «Comme nous avons du monde, nous allons utiliser les locomotives, plus puissantes. On aura le temps de discuter en chemin».
Le temps de rejoindre le quai que se dressent devant nous, à chaque extrémité du convoi, deux mastodontes de fer et d'acier datant des années 60 et 70. «Comme il est impossible de faire demi-tour, l'une tracte à l'aller, l'autre au retour» précise-t-il, les yeux pétillants de bonheur à l'approche du départ. Il nous faut gravir plusieurs marches avant de rejoindre la cabine de conduite. «C'est du sport, hein!», lance-t-il avant de prendre place dans la «74», une locomotive de manœuvre au confort tout relatif. Le temps pour le signaleur de brandir son drapeau vert et nous voilà parti vers Ciney. «L'important pour le conducteur est de contrôler la pression et la vitesse, d'actionner régulièrement la pédale dite de l'homme mort et de jeter un œil sur les voies. Il arrive, bien que ce soit interdit, que l'on rencontre des promeneurs».
Balade bucolique à un train de sénateur
Des talus boisés aux vallons habités, les paysages défilent à un train de sénateur. Voici Halloy et son très beau château. À proximité de Ciney, nous longeons la ligne Bruxelles-Luxembourg. Christian nous explique qu'il était ingénieur en énergie nucléaire. «À ma prépension, je cherchais une occupation technique et physique. J'ai découvert l'association et puis je me suis pris de passion pour la vieille technique, le contact avec les gens et aussi la préservation d'un héritage. Et j'ai passé mon brevet de conducteur».
À 200 mètres de la gare de Ciney, le convoi s'arrête. Le temps de quitter la première locomotive et de monter dans la seconde et nous voilà repartis dans l'autre sens. «Ce n'est jamais monotone. Tiens, regarde, une buse». Et de pousser un peu les gaz. «Tu entends comme ça ronronne. Ça m'émeut car je me rappelle de mes cours de mécaniques». Nous revoilà à Spontin. «Le tronçon vers Bauche est celui que je préfère avec ses ouvrages d'art» indique-t-il. «Tu as vu le site des sources de Spontin à l'abandon. C'est triste. Et là, c'est la gare de Durnal-Dorinne qui sert régulièrement pour des films». Les signes du passé industriel se succèdent au son des commentaires de Christian. Ainsi se poursuit une balade bucolique doublée d'une belle rencontre.