Gabrielle Bouvier, une Sambrevilloise en argent aux championnats d’Europe U21 de judo : “Incroyable, il y a un an encore”
Vice-championne d’Europe U21, Gabrielle Bouvier savoure son premier podium dans un grand championnat international.
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- Publié le 14-09-2023 à 17h16
- Mis à jour le 15-09-2023 à 12h27
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À18 ans, la Sambrevilloise Gabrielle Bouvier (+78 kg) vient de signer le plus bel exploit de sa jeune carrière en décrochant l’argent aux championnats d’Europe juniors. Interview.
Gabrielle Bouvier, comment vous sentez-vous après votre finale à l’Euro ?
Un peu fatiguée mais surtout très heureuse de ce que j’ai accompli car j’ai atteint l’objectif que je m’étais fixé, à savoir monter sur le podium. Cette médaille d’argent, je la vois comme une récompense pour tout le travail que j’entreprends depuis des années. Et puis, pouvoir partager ma joie avec mes proches qui avaient fait le déplacement jusqu’à La Haye, c’était la cerise sur le gâteau.
N’était-ce pas trop difficile de gérer toutes ces émotions ?
Oui, un peu, car tout va très vite. En une journée de compétition, on passe par tous les sentiments. Mais avec le recul, je savoure ce premier podium dans un grand championnat international car je sais que ça reste un moment rare dans une carrière même si, sur place, après la finale, j’étais avant tout déçue.
Vous étiez déçue pour quelle raison en particulier ?
J’étais triste car je suis consciente que j’aurais pu faire mieux en finale. La Néerlandaise (Paulien Sweers, NDLR) était très forte mais je pense aussi que je n’ai pas pu donner tout ce que j’avais en moi. Durant ce dernier combat, mes sensations étaient clairement moins bonnes. C’est dommage mais il faut l’accepter.
Est-ce que le stress est en cause ?
Oui, clairement. À ce stade de la compétition, bien maîtriser ses émotions est crucial. Et visiblement, j’ai encore quelques efforts à fournir à ce niveau-là. En fait, c’est toujours très compliqué pour moi de gérer le temps d’attente entre les qualifications et le bloc final. À La Haye, j’ai été coupé dans mon élan pendant près de 2h30 : c’est trop long. J’ai sans doute perdu un peu d’influx durant ce break. J’ai connu la même mésaventure lors de l’European Cup de Graz (en juillet, NDLR) où j’avais terminé 2e et où j’avais aussi eu du mal à gérer l’entracte. Bref, j’ai du mal à me reconcentrer totalement lorsque le tournoi s’interrompt pendant plusieurs heures. C’est un des points sur lesquels je dois encore progresser.
Depuis vos débuts sur le tapis, il y a six ans, votre progression est fulgurante. Imaginiez-vous une telle réussite ?
Absolument pas. Je me souviens encore de l’époque où j’hésitais à monter sur les tatamis. À ce moment-là, je prenais encore des cours de danse et je ne m’imaginais pas en judogi, à pratiquer une discipline si différente. Tout s’est passé si vite… D’ailleurs, il y a un an encore, je ne vous aurais pas cru si vous m’aviez dit que j’allais devenir vice-championne d’Europe !
Qu’est-ce qui a donc changé entre la Gabrielle Bouvier de 2022 et celle de cette année ?
C’est difficile à dire. Disons que je travaille beaucoup à l’entraînement et que je fais énormément de sacrifices pour aller le plus loin possible. Et puis, sans doute que j’ai pris un peu plus confiance en moi. Enchaîner les bons résultats en tournois A, aux championnats de Belgique et en European Cup me conforte dans l’idée que j’ai des qualités et que j’ai ma place parmi les meilleures de ma catégorie.
Quels sont vos prochains objectifs désormais ?
Là, j’ai déjà le regard tourné vers les prochains championnats du monde U21 qui auront lieu (à Odivelas, au Portugal, NDLR) en octobre. À nouveau, j’y vais pour donner le meilleur de moi-même et prendre une médaille.