EN VIDÉO | Arquet, 78 ans, mais toujours son enfant
Pierre Van Peteghem fait partie des meubles à Arquet, club né, comme lui, en 45. Les jeunes Vedrinois, c’est sa 3e famille.
- Publié le 21-04-2023 à 17h43
- Mis à jour le 21-04-2023 à 18h26
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"J’ai trois familles: la mienne, Saint-Louis et Arquet". Son bébé bleu et blanc du RFC Arquet, né de la fusion du CS Comognes et de l’ES Champion en 1945, l’emblématique président d’honneur Pierre Van Peteghem l’a vu grandir avec fierté. Comme lui, son club va fêter ses 78 ans cette année et, peut être, une troisième montée en nationale, après celles de 1979 et de 1991. Mais l’instituteur à la retraite vivra l’éventuel sacre de ses protégés à distance, chez lui, à quelques centaines de mètres du terrain. Car c’est une habitude chez le Vedrinois, il assiste rarement au match de l’équipe première. "J’ai eu un souci cardiaque à l’époque, après une faute à peine sanctionnée sur un de nos joueurs, Nono Trimboli, détaille Pierre, arrivé dans le comité comme trésorier, pour succéder à Gérard Destrée. On lui a cassé la jambe. Mon cœur est monté à 180 et il a fallu que je parte, sinon j’aurais fait un malheur. Depuis, mon médecin me conseille d’éviter de m’énerver. Mais je reste informé à distance de l’évolution du score et en deux minutes, je sais venir au terrain. Et puis c’est vrai que je préfère venir voir jouer les jeunes, je stresse beaucoup moins. Je suis aussi l’équipe féminine, le dimanche soir, c’est parfait."
Du Patro au foot
Fan de marche, le cœur de Pierre est costaud. Il est surtout bleu et blanc depuis l’enfance. "Je suis arrivé comme joueur en 70 après avoir joué un an à Meux et à Rhisnes. J’ai commencé tard et très vite, j’ai compris que j’étais plutôt fait pour entraîner les jeunes." Président de patro et instituteur, la voie semblait tracée. Et dès sa première expérience à la tête des cadets vedrinois, il fait mouche, avec un titre. "La moitié des gamins du Patro m’ont suivi au foot et puis les parents ont adhéré et au moins six sont entrés dans le comité. C’était le début de la politique des jeunes. Comme président du club et trésorier, je faisais les entrés à tous les matchs. Je ne sais pas combien j’ai pu en voir. J’ai cédé une fois la présidence à Henry Geniesse puis Armand Marchand, avant de revenir puis de laisser le témoin aux plus jeunes (Brack puis le duo Lecomte-Maillen)."
"La P1 me convient bien"
Aujourd’hui, avec 350 gamins et un label trois étoiles qui ne fait aucun doute, Arquet est devenu un grand club. Trop grand ? "Pour moi, ça reste le club de mon village, insiste Pierre, même si c’est terminé l’époque où 80% de l’effectif première habitait ici. Personnellement, la P1 me convient bien. Mais les deux présidents ont de l’ambition et je les comprends. Pour nos jeunes, justement, l’équipe première est la plus belle des vitrines. On sent déjà l’effet, d’ailleurs, avec plus de 60 inscrits à notre prochaine journée de détection. Je pense que ça vient aussi de la réussite de notre match contre Loyers. Malgré nos trois terrains, victime de notre succès, on doit aussi louer à Gelbressée pour des entraînements".
Wagon et barquette
Sportivement, si Arquet a grandi, il le doit aussi à l’amélioration de ses infrastructures. "C’est ce dont on peut être le plus fier, insiste le président d’honneur, en tirant un coup de chapeau à toutes les personnes qui travaillent au club. Quand je suis arrivé début des années 70, il y avait une aubette comme buvette, un wagon de chemin de fer comme vestiaires et un terrain qui ressemblait à une barquette avec une déclinaison de plus de 3 mètres. On a dû niveler le terrain 1 lors de la première montée en Promotion. Pas gâté par le site, on a fait des miracles pour arriver à obtenir l’outil d’aujourd’hui avec trois terrains, dont un synthétique. Les bulldozers ont remué 6 000 m3 de terre quand on a aménagé les terrains 2 et 3, loués à la famille Lambert. On a aussi enfin un parking en tarmac et de nouveaux vestiaires. Grâce à cet outil, on accueillera 116 (!) équipes à notre tournoi début mai."
Pierre assiste toujours aux réunions de comité. Et l’ancien membre du CP n’est jamais avare en conseils. "Il y a beaucoup de nouveaux et c’est logique, ils ne connaissent pas tous les rouages. Mais c’est gai de pouvoir les aider. C’est la force d’Arquet, à tous les niveaux, on retrouve des gens motivés et compétents. Stéphane Davreux, coordinateur des jeunes et Fred Hologne, le secrétaire abattent un boulot formidable, dans la lignée de ce qu’on avait instauré en 1983 avec la création d’une commission des j eunes."
Pierre Van Peteghem parlerait des heures de sa deuxième famille. Et comme depuis 50 ans, il y passera encore une grande partie du week-end avec l’inauguration, dimanche matin, des nouveaux vestiaires. "J’espère qu’on sera champion chez nous même si Loyers est coriace et qu’il mérite aussi de monter", conclut la mémoire vivante du club vedrinois.
Cortège de 400 voitures
Avec plus de 50 ans passés au club, Pierre collectionne les souvenirs. «Mais celui de la démolition de l’ancienne buvette, je préfère ne pas le raconter, rigole-t-il. Je me souviens d’un match contre Wallonia, en Promotion (Arquet est monté deux fois au cours de son histoire mais chaque fois redescendu la saison suivante). On a fait 1300 entrées payantes.» Il se remémore aussi le titre contre Molignée. «La semaine d’après, on est parti en cortège, à 400 voitures et en klaxonnant pour le dernier match à Namêche. Mémorable.» L’accident cardiaque de Gilles Merckx l’a aussi marqué comme des joueurs clés : «Nono Trimboli, Bernard Carpentier, Yves Henroteaux mais surtout Dominique Marion. Quel joueur !»
«Une attaque de juniors»
«Ma plus grande déception, c’est la fin de carrière prématurée d’Alain Lefèvre. Je l’ai affilié à 12 ans et après son premier entraînement, je suis remonté à la buvette dire que je ne savais rien lui apprendre. Il devait signer à Namur mais une blessure a mis un terme à sa carrière. C’était dingue notre attaque. On est monté en Promotion avec trois juniors de 18 ans devant : Alain Lefèvre, Daniel Lefèvre et Didier Galloy.»
Comme coach, Pierre a un faible pour André Pitance, «un gars du club», mais aussi Serge Barnich ou Claudy Desille.
Arquet - Meux B (dimanche, 15h)
ARQUET: retour: Avci.
MEUX B: blessés: Chauviaux, Filée ; absent: Toussaint ; retours: Cinier, Soffie ; incertain: Delcorps.
À 180 minutes du terme du championnat, Arquet tient la corde pour remporter un titre qui n’était pas (spécialement) prévu en début d’exercice. Si les Vedrinois gagnent et que Loyers perd ou partage à Nismes, ils sabreront le champagne. «Je m’attends à une tâche difficile car Meux est une équipe qui développe du beau football et qui possède une jeunesse de qualité, insiste Denis Sulejman. Pour l’instant, on pense d’abord à gagner nos matches plutôt qu’au titre. Si on est très concentré et déterminé, on ne doit avoir peur de personne.»
Claudio Batatinha ne changera pas de philosophie. «Nous y allons pour la gagne, clame le T1 meuti. L’os sera difficile à croquer. Arquet est une équipe complète, alliant jeunesse et expérience. Ils sont motivés pour décrocher la timbale. À nous de leur mettre le plus de bâtons dans les roues pour jouer notre rôle d’arbitre.»
Nismes - Loyers (dimanche, 15h)
NISMES: blessés: Broutin, A. Fraiture ; retour: Delporte.
LOYERS: blessé: Lamour; retour: Collard; absent: Rushidi.
Défait lourdement à Biesme, Nismes reçoit du lourd à la maison avec l’un des deux derniers candidats au titre. «On essaiera de limiter la casse, explique le T2 Samuel Cabaraux, heureux d’avoir attiré dans son effectif deux gros calibres pour la saison prochaine… On espère encore signer 2 ou 3 renforts et on sera bon.» Et même sans ces derniers transferts attendus, le futur effectif a déjà fière allure! Car les deux gros calibres ne sont autres que Thibaud Hallaert (Couvin) et Valentin Lamort (Tamines), qui s’ajoutent aux 12 précédents renforts, dont le dernier en date, le jeune Sacha Magotteaux (Couvin B).
Les Loyersois, qui ont fait le job face à Fernelmont, s’attendent à un match piège, tout comme ils avaient appréhendé leur match de la semaine passée. Ce long voyage sur un terrain qui peut s’avérer difficile sera abordé avec sérieux par les troupes de Jean-Francois Beguin si elles veulent toujours aspirer au titre.