Chevetogne - Haversin: "Deux villages qui méritent de se sauver en P1"
Comme lors de la 10e journée, ce week-end est celui des deux derbies communaux de P1. Et, comme à l’aller, celui de Ciney est celui de la mission maintien.
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Publié le 18-03-2023 à 06h00
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La manche retour du derby cinacien entre Chevetogne et Haversin se jouera de nouveau dans la zone rouge du fond du classement. Eddy Bourgeau, qui tient la boucherie du village à Haversin, est sponsor des deux clubs. S’il est difficile pour lui de choisir entre Coccinelles et Loriots, il croira tant que ce sera mathématiquement possible au sauvetage de ses protégés.
Après avoir tenu son commerce une douzaine d’années à Chevetogne, le boucher est venu installer son étal à quelques pas du terrain de Haversin, en 2006. Les clubs de ces deux villages voisins, au sein desquels Eddy a un temps chaussé les crampons, ont logiquement reçu son soutien. "Je suis sponsor de Chevetogne depuis presque 30 ans et de Haversin depuis que je m’y suis installé", confie l’ancien ailier qui avait débuté le foot à Chevetogne, où il a joué jusqu’à 24 ans. "Par après, j’ai terminé de jouer avec les vétérans de Haversin. "
Voir pour la première fois "ses" deux clubs se retrouver ensemble en P1 n’aura pas été le régal espéré, dans un exercice compliqué des deux côtés. "C’est particulier. Chevetogne jouait le tour final l’année passée, et sans doute la saison encore avant si le covid ne l’en avait pas empêché. Mais cette année, alors que l’équipe n’a guère changé, la mayonnaise n’a pas pris, constate Eddy. Il lui a souvent manqué le brin de chance quand ce n’était pas des erreurs d’inattention qui lui coûtaient la victoire." Mais la saison galère des Coccinelles ne peut se réduire à une poisse persistante. "Bien sûr, si tu en es là au classement, c’est qu’il y a d’autres raisons. Et à mon sens, l’équipe a parfois fait preuve de maladresse. Combiné à sa malchance, cela s’est transformé en manque de confiance."
Pour Haversin, la surprise n’est pas la même. Après une promotion historique en P1, on pouvait s’attendre à ce que sa découverte de l’élite provinciale ne soit pas de tout repos. "N’oublions pas non plus que l’équipe a perdu pas mal de cadres au lendemain de son titre en P2", rappelle celui qu’on surnomme amicalement le "botchî". Ce qui étonne davantage, c’est l’écart observé entre les prestations des Haversinois, qui gagnent contre Biesme et font tomber le Condrusien, mais qui peuvent aussi s’écrouler après avoir encaissé trop vite. "Haversin est fort jeune, il lui manque des leaders pour pousser l’équipe. Mais ses succès ne peuvent pas être dus seulement au hasard, c’est qu’il a un groupe valable pour la P1. Et c’est pour ça que je pense qu’il peut se sauver."
N’hésitant pas à prêter sa main bénévole à Chevetogne et à Haversin, Eddy Bourgeau ne manque pas non plus de saluer le courage des deux clubs villageois. "Je leur tire mon chapeau. Ils sont peu à faire tourner ces clubs et s’en sortent avec leurs moyens. Chevetogne l’a appris cette saison avec la reprise du comité par des joueurs courageux qui mêlent vie privée, vie de footballeurs et vie de comitards. C’est aussi pour ça qu’ils méritent de se sauver." Quand on lui demande son pronostic, c’est avec tiraillement qu’Eddy évoque un succès de Chevetogne. "Pour rééquilibrer la balance après la victoire haversinoise à l’aller. Avec hargne et envie, ça peut donner un beau match, avec des buts. Car Chevetogne n’est pas réputé pour garder le zéro à tout prix. Depuis plus de 20 ans que je les suis, je sais qu’on risque plus de voir un 4-3 là-bas qu’un 1-0. C’est physique et offensif !"
Si les joueurs des deux camps pouvaient offrir un cadeau à leur boucher sponsor, ce serait sans nul doute de se battre, jusqu’au bout, avec leurs tripes.