Patrick Habirora en conquête aux Mondiaux amateurs de MMA : “L’Euro m’a laissé sur ma faim”
Fort d’une excellente préparation, le poids welter namurois (21 ans) s’envole pour Belgrade avec sérénité et ambition. Médaille en vue ?
Publié le 10-02-2023 à 17h23 - Mis à jour le 10-02-2023 à 17h25
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Trois seniors – Movsar Ibragimov, Patrick Habirora, médaillé d’or et d’argent respectivement aux derniers championnats d’Europe IMMAF, et Stiven Shehu – et un junior, Nessim Akhdim, composent la délégation de la Belgique aux championnats du monde amateurs de MMA, à Belgrade, où la compétition se déroule du 11 au 18 février. Soit quatre chances de médaille théoriques pour les “Belgian Dark Horses” comme ils ont été surnommés dans le milieu après un Euro étincelant (7 combattants, 4 médailles, dont une en or) conclu par une 5e place au classement par pays.
Une compétition lors de laquelle Patrick Habirora, unanimement considéré comme une grande promesse de la discipline, avait marqué les esprits avec quatre K.-O. consécutifs avant de s’incliner en finale. Il s’est confié à la veille de son départ.
Tout d’abord, comment s’est déroulée votre préparation ?
”Vraiment très bien ! Elle a été dure et intense, plus encore que celle précédant les derniers championnats d’Europe en Italie. J’ai notamment passé deux semaines au Casablanca Gym Factory où j’ai été très bien accueilli et où l’on m’a vraiment aidé. Ce sont des infrastructures de dingues, j’ai pu avoir des sparrings, c’était parfait comme stage. Puis j’ai repris la préparation avec Damien Broothaerts et je me sens transformé physiquement. On avait observé que j’avais un petit déficit par rapport à d’autres sur ce plan-là, malgré mes qualités athlétiques et le fait que je sois un puncheur naturel, et on a beaucoup travaillé pour gommer ce retard. Je vais arriver à Belgrade avec de meilleures armes qu’à l’Euro.”
Votre catégorie des poids welters (77,1 kg) est très relevée. Qu’est-ce que qui vous fait croire que vous pouvez monter sur le podium ?
”C’est vrai, je pense même que c’est la catégorie la plus relevée de toutes. Il y aura notamment le meilleur combattant pound for pound (NdlR : toutes catégories confondues), Ramazan Gitinov, qui sera là, de même que d’autres sérieux clients. Mais indépendamment de la concurrence, c’est vraiment la qualité de ma préparation et tout ce que j’ai mis comme intensité durant ces deux derniers mois qui doivent faire la différence et qui me font penser que je peux être médaillé, et pourquoi pas titré. Quand on a été un peu fainéant, on n’a pas forcément confiance en soi ; or moi, c’est tout le contraire et, du coup, je pars relâché, sans pression. Je suis juste assez impatient et excité à l’idée de combattre.”

Êtes-vous resté un peu sur votre faim à l’Euro ?
”Oui, bien sûr ! C’était comme un rêve éveillé de pouvoir enchaîner quatre K.-O. pour arriver jusqu’en finale. Mais il m’a manqué un petit quelque chose dans ce dernier combat.”
Avez-vous été un peu pris par l’euphorie générale de tous les gens qui vous suivaient ?
”Non, pas du tout, mon coach avait pris mon téléphone (rires). Je n’avais pas conscience du buzz que j’avais suscité. J’ai gagné quelques milliers de followers sur Instagram, mais aussi sur Twitter et TikTok, j’ai eu des certifications et j’ai reçu pas mal de sollicitations médiatiques. Mais moi, je reste focalisé sur la performance, c’est le plus important. Pour le reste, j’ai une équipe de management qui s’occupe de gérer mon image.”
"En équipe nationale, nous sommes tous portés par la même ambition de devenir champions, cela nous rapproche."
Movsar Ibragimov, qui a offert à la Belgique le premier titre européen de son histoire en MMA, n’a pas eu autant de retombées médiatiques que vous.
”Oui, c’est vrai, il mérite plus d’attention, comme tous les autres combattants de l’équipe nationale. Mais ce n’est pas vraiment un sujet de discussion entre nous. Vous savez, Movsar, Stiven (Shehu) et moi, nous nous connaissons depuis nos 13 ans, nous venons tous les trois de Namur, nous venons du même club et, ensemble, nous représentons aujourd’hui le 5 000 et la Belgique au plus haut niveau. C’est une belle histoire, non ? Nous sommes portés par la même ambition de devenir champions afin de faire connaître notre sport grâce à nos résultats et d’ouvrir la voie pour d’autres. Cette ambition nous rapproche ! Il n’y a pas de jalousie entre nous, nous nous encourageons en permanence même si chacun a son propre parcours et écrit sa propre histoire. Nous sommes amis avant tout et je leur souhaite le meilleur.”