« La Gaillarde » survivra-t-elle à son exil ?
Depuis l’été dernier, le club de " La Gaillarde " a dû quitter le campus provincial de Salzinnes pour le Génie de Jambes, en attendant une salle.
Publié le 14-01-2023 à 06h00
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Quand avant l’été dernier, la province de Namur met fin au bail du club de gym de "La Gaillarde" – présidé à une époque par feu Roger Lazaron ! – la présidente actuelle Aline Coibion sait déjà que ce déménagement imposé ne sera pas un long fleuve tranquille. Pourtant, si d’un côté la Province semble pressée de débuter les travaux prévus pour remplacer l’ancienne salle de sport de l’institut Saint-Aubain à Salzinnes par de nouveaux bâtiments complétant sa Haute École, de l’autre la ville de Namur vole au secours de "La Gaillarde" pour reloger les jeunes gymnastes. Avec une solution provisoire dans les installations de l’école du Génie de Jambes, mais aussi l’objectif à plus long terme d’une nouvelle salle construite dans le cadre d’une convention signée avec la ville par "Actibel" au sein du nouveau complexe commercial de Belgrade, sur le site de l’ancien contrôle technique. Un projet mis en route en 2020 mais qui prend logiquement du temps, comme le dit la direction du promoteur immobilier namurois. "On n’y sera pas avant deux ou trois ans, et si Actibel s’est engagé à investir 1.3 millions d’euros pour cela, rien ne garantit qu’à terme cette somme y sera consacrée car les coûts des matériaux explosent", craint Aline Coibion, particulièrement échaudée par les conséquences désastreuses du déménagement forcé de son club.
"Les conditions d’accès sur le site de l’ancienne école du Génie de Jambes sont difficiles car restreintes, puisqu’il s’agit d’un centre de réfugiés, donc un endroit un peu délicat en termes de sécurité, explique-t-elle, et cela même si un agent de surveillance y sera bientôt affecté. Nous avons de très jeunes gymnastes qu’il faut aller chercher et ramener à la grille d’entrée, ou accompagner aux toilettes dans des conteneurs extérieurs fermés à clef par prudence. La salle, elle, reste ouverte en permanence, vu que tout le monde doit y avoir accès en notre absence, et nous ne pouvons y stocker qu’une partie de notre volumineux matériel (tapis, sautoirs, barres, poutres etc.) faute de place. Un mal pour un bien car nous sommes fréquemment victimes de nuisances comme des jets d’urine ou autres. Notre meilleur matériel de compétition reste donc entreposé à Naninne dans les locaux d’un particulier qui ne pourra pas bien longtemps nous offrir le gîte."
Quant aux horaires réservés aux sportifs, c’est la catastrophe. "Nous avons perdu 50% de nos affiliés" loisirs "et notre groupe de compétition a été amputé des cinq garçons, tous partis à Eghezée où l’on cherche à accentuer la mixité pour pouvoir bénéficier de travaux d’extension du hall. Il faut comprendre qu’entre Salzinnes et Jambes, traverser la ville pour les enfants et les parents est un vrai problème aux heures de pointe. Sans compter que, pour nos athlètes engagés en compétition – nous étions le seul club namurois en D2 – nous devons nous partager entre le hall d’athlétisme du SMAC à Malonne (prévu pour la gym aussi mais occupé en partie par un club… profondevillois) et le centre du Blocry à… Louvain-la-Neuve où j’ai trouvé des heures à prix correct (15€/h). Car il faut des conditions spécifiques d’ancrage du matériel, par exemple, pour permettre l’entraînement de compétition. À l’heure actuelle à Jambes nous n’avons pas la possibilité de faire des barres, c’est impossible."
Dans ces conditions Aline Coibion ne donne pas cher de la vie de son club si la situation se prolonge sans perspective à court terme. "On ne peut même pas organiser de compétition en mars à Malonne, c’est trop compliqué avec l’athlétisme qui y est aussi chez lui. Nous avons cherché des salles dans toutes les écoles mais certains ne répondent pas, les coûts énergétiques sont devenus trop importants. On a pensé à un chapiteau et un hangar agricole: ce n’est même pas une question d’argent car nous avions quelques fonds en réserve. Mais si la situation perdure…"
Elle paraît à première vue inextricable même si la ville de Namur suit de près tout cela. Les créneaux horaires dans les salles sont complets, mais un club partagé entre 4 implantations (si on ajoute la psychomotricité à Champion) c’est très compliqué… Faudra-t-il un jour fusionner les 4 clubs de la ville (NAG, TNT, Envol) dans une structure unique ? C’est une autre histoire…