Un ouvrage dédié à la découverte du Jemellois Armily Vandervael
L’historien Jacques Vandenbroucke dédie un ouvrage au carnet de guerre du Jemellois Armily Vandervael, chef du service de Santé au fort de Saint-Héribert.
- Publié le 07-06-2023 à 06h00
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Médecin, dentiste, artiste peintre ou encore dessinateur ! Le parcours d’Armily Vandervael (1908-1998) impressionne tant cet ancien sous-lieutenant semble avoir eu mille et une vies.
Vingt-cinq après sa disparition, l’homme est mis en lumière par l’historien Jacques Vandenbroucke qui lui consacre un ouvrage, publié par l’ASBL Les Amis de la Citadelle de Namur. Pour retranscrire la trajectoire méconnue du natif de Jemelle, durant les temps troublés de l’année 1940, l’auteur s’est appuyé sur le carnet de guerre d’Armily, découvert lors de ses recherches. Un répertoire qui rassemble plus de 80 illustrations, réalisées par le médecin de réserve, qui témoignent avec réalisme de la vie quotidienne et des conditions de détention des officiers prisonniers de guerre. Outre ces œuvres, de nombreux clichés reconstituent aussi l’ambiance du château de Colditz (Allemagne), où furent emprisonnés plusieurs centaines de militaires belges.
Témoin incontournable
Ce projet de publication trouve son origine en 1997, lorsque Jacques Vandenbroucke entamait une thèse doctorale sur la "Position fortifiée de Namur en mai 1940". Cherchant alors un maximum de témoins de cette époque, le profil du sous-lieutenant s’avérait pertinent en raison de son expérience lors de la Campagne au Fort de Saint-Héribert, à Wépion. "L’ayant identifié comme chef du service de Santé du fort à cette date, j’ai eu l’occasion de le rencontrer, quelques mois avant son décès, se remémore l’historien. Au fil de mes recherches, je me suis aussi aperçu qu’il s’agissait d’un artiste très doué, classé dans l’école liégeoise du paysage." Un savoir-faire qu’Armily doit à sa solide formation en dessin à l’École artistique communale de Liège, suivie par des études de sculpture à l’Académie des Beaux-Arts.
Médecin et militaire
Son goût pour les arts ne l’empêchera pas toutefois d’être un élève studieux puisqu’il accomplit, de 1926 à 1933, ses candidatures en Sciences naturelles et son doctorat en Médecine. Sans oublier une licence en Sciences dentaires en 1934. À cette date, il est également assimilé adjudant après plusieurs années au service du 3e Corps médical, à Liège. Il occupera ensuite respectivement les fonctions de sous-lieutenant de réserve et de chef du service de Santé. À la suite de la capitulation du fort de Saint-Héribert, le 21 mai 1940, il est déporté en Allemagne, où il connaîtra quatre camps d’internement: Mühlberg, Colditz, Eichstätt et Dössel. Étant membre du service de santé, il sera rapatrié en Belgique quelques mois plus tard.
Autant de facettes de ce témoin incontournable que Jacques Vandenbroucke a pu décrire en s’appuyant, entre autres, sur les archives dédiées aux forts de Namur. À ces traces écrites, s’ajoutent aussi les déclarations fournies par Armily au cours de leurs deux entretiens. Une rencontre qui n’a pas laissé indifférent l’historien: "Il s’agissait d’un homme accessible et humble, estimant avoir accompli son devoir sans être une figure héroïque."