Rochefort : face au Domaine des Grottes de Han, les restaurateurs ont changé leur recette
Durant plusieurs années, les gérants de restaurant de la rue des Grottes ont dénoncé la concurrence des responsables du parc animalier. Aujourd’hui, ils ont retrouvé le sourire grâce à un chiffre d’affaires en hausse.
- Publié le 02-06-2023 à 06h00
:focal(545x371.5:555x361.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/Q4I6Q3NGLBD4JJ3LT7WTS5AKYQ.jpg)
Le combat entre les responsables du Domaine des Grottes de Han et les restaurateurs de la rue des Grottes, situés à deux pas de l’entrée du parc, ne date pas d’hier. Pendant plusieurs années, ces derniers ont dénoncé la volonté des Grottes de vouloir garder les touristes pour qu’ils consomment à l’intérieur du domaine. "Ils sont toujours encapsulés sur la plaine du Dry Hamptay, le nouveau lieu de départ des trams et safari cars, commente Joachim Pirret, gérant du restaurant à l’entrée de la rue des Grottes. Et ça sera encore davantage le cas s’ils obtiennent leur permis pour pérenniser l’activité sur ce lieu (NDLR: une demande de permis est en cours). Ils mangent un snack dans le parc à midi et puis traversent la rue en fin de journée pour reprendre leur voiture. Pour l’Horeca du cœur de Han, il y a clairement une désertification du village la journée. Pour ma part, je compte environ trente couverts à midi alors que j’en comptais plus d’une centaine lorsque la billetterie, lieu historique du départ, tournait au cœur du village. Ce n’est évidemment pas rentable. Mais que voulez-vous dire aux responsables des Grottes ? C’est leur business. Ils font ce qu’ils veulent."
Malgré cette constatation, le discours des restaurateurs a changé… positivement. "Aujourd’hui, je peux affirmer que mon chiffre d’affaires a augmenté. Et pourtant, je vous avoue que j’ai cru que c’était la fin de mon restaurant lors du déménagement sur la plaine du Dry Hamptay et l’arrivée de l’hôtel Mercure et son restaurant…" C’est désormais le soir que Joachim Pirret ne ménage pas ses efforts. Il a dû s’adapter, avec son équipe, pour tirer son épingle du jeu. "J’ai envie de dire que nous nous faisons manger chaque soir (rires). Le restaurant tourne à plein régime. Mais cette information doit être décortiquée, analysée."
Grâce à l’hôtel et les gîtes
Ces clients, ils viennent de l’hôtel Mercure situé à une dizaine de mètres du premier restaurant et aussi des nombreux gîtes qui ont été créés dans les environs ces dernières années. "Le restaurant de l’hôtel ne peut capter tous les clients tandis que ceux des gîtes viennent chez nous car, le soir, les restaurants et snacks des Grottes sont fermés. J’ajouterai un dernier élément qui explique nos bons chiffres de la dernière saison: la raréfaction des restaurants. Nous sommes passés de 8 à 3 en quelques années. Le client n’a donc plus beaucoup de choix…" Le gérant souligne tout de même le rôle indirect des Grottes dans cette augmentation de la fréquentation. "S’il y a autant de touristes à Han, c’est parce qu’ils viennent visiter le parc et les grottes. C’est indéniable."
Par contre, Joachim Pirret craint que le nombre de restaurateurs ne soit plus suffisant, à terme, pour capter toute la clientèle. "Nous ne sommes plus que trois, sans compter le restaurant gastronomique qui peut accueillir 20 couverts et la friterie qui est un snack. De plus, Jean-Pol Hénin, qui tient la taverne un peu plus haut (voir ci-contre), vit sa dernière saison avant de prendre une retraite bien méritée. Si nous ne sommes plus que deux, nous n’aurons jamais assez de place et de personnel pour servir tout le monde…" L’invitation est donc envoyée pour attirer de nouveaux restaurateurs rue des Grottes.