Rochefort : au village du rire, le maire Philippe Herman fait partie de la bande… son
Il n’a raté presque aucune édition du FIRR. Puisque le festival met cette année les journalistes à l’honneur, Philippe Herman devient le nouveau maire du rire.
Publié le 05-05-2023 à 21h16 - Mis à jour le 05-05-2023 à 21h17
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Il fêtera son 60e anniversaire en juillet. Le festival en est à sa 42e édition. Et à la première déjà, il était là. Journaliste radio (de la RTBF), Philippe Herman a les cheveux qui grisonnent mais a gardé ses yeux rieurs d’antan. Un attrait certain pour l’humour, une connaissance infaillible des personnalités phares de ce petit monde, un Rochefortois pure souche. Il n’en fallait pas plus pour faire de ce sympathique bonhomme le maire du rire de cette nouvelle édition du Festival International. La grande clé en bois du village du rire lui a été remise symboliquement ce vendredi soir. À ses côtés, il a choisi Nicolas Debatty et Caroline Geskens. Le premier adjoint du maire est producteur des émissions culturelles Toutim et L’invité sur Matélé. La seconde est présidente du jury culturel.

Cette consécration est un juste retour des choses pour cette mythique figure rochefortoise – villersoise plus précisément – impliquée dans la dynamique du festival depuis toujours. "C’est là que tout a commencé. La première édition, en 1981, j’étais en rhéto à l’Athénée Royal de Rochefort. On avait un émetteur à disposition, avec une fréquence spécifique pour l’événement. La salle des Roches n’existait pas encore, on était sur le terrain de foot. Avec deux copains, on a créé Radio Fou Rire et on proposait quelques heures d’émissions par jour", se souvient-il. Il finit ses études et revient couvrir le festival pour Radio Rochefort puis Vidéoscope, ancêtre de Matélé, avant d’y revenir pour la chaîne régionale de la RTBF, Vivacité.
Sa rencontre avec Raymond Devos
Un souvenir marquant: l’inauguration de la statue de Raymond Devos en 1998. L’icône – Raymond Devos, même si Philippe en est une aussi – était présente. "Juste avant l’inauguration, rue Jacquet, on avait été le rejoindre à la Malle Poste. J’avais fait son interview et demandé ses réactions par rapport à la statue. Il était très ému". Son aura continue de planer sur le festival puisque, cette année, un spectacle d’hommage lui est dédié le 18 mai. Il aurait fêté son centième anniversaire. Titre: "Raymond, de rond en large !".
Autre personnage passé par le micro de Philippe, Michel Galabru, venu incarner le personnage de Pagnol pour "La femme du boulanger". Rassurez-vous, toutes les personnalités qu’il a rencontrées ne sont pas mortes aujourd’hui.
L’œil du changement
Depuis ses débuts, le métier de journaliste a bien changé. Comme point de comparaison, Philippe Herman prend l’annonce des lauréats. "En radio, on devait s’adapter à l’horaire du technicien pour faire les montages et attendre le dimanche matin. C’était encore les enregistreurs à bandes, il fallait aller en studio à Namur. Ensemble, on coupait physiquement les morceaux d’interview à garder. Avec l’ordinateur, on le fait de chez soi à l’heure qu’on veut", témoigne-t-il. Loin de regretter cette époque révolue, il pointe également la hausse de sujets à traiter. "Avec Internet, il faut privilégier la rapidité. Avant on avait un certain délai pour couvrir les choses."
À une époque, le festival ne se faisait que sur 4 jours, le week-end de l’Ascension. C’est d’ailleurs toujours celui-là que Philippe bloque. Ce week-end est resté un moment fort du festival, celui où les prix sont décernés. Membre du jury de la presse pour plus de la moitié des éditions, il remet le couvert cette année. Pendant tout ce temps passé à scruter les artistes émergents, le maire a pu observer l’évolution de certains.
À commencer par Félix Radu et PE, ce dernier étant aujourd’hui chroniqueur sur Tipik. Ils sont aussi passés sur les scènes de Namur is à Joke ou au Festival de Bastogne, que Philippe couvre chaque année pour Vivacité Luxembourg. Il fut au premier rang de la naissance de nouveaux festivals d’humour mais dans son cœur, "Rochefort reste Rochefort et on ne pourra pas leur enlever le fait qu’ils ont été dans les tout premiers".