Incendie volontaire sur fond d’héritage: 30 mois
Malgré l’absence d’antécédents du prévenu, le tribunal correctionnel de Dinant a prononcé une peine de prison ferme et dissuasive.
Publié le 09-02-2022 à 06h00
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Il est environ 4 h 15 du matin, ce 17 juillet 2019, lorsque les pompiers de la zone Dinaphi sont appelés rue d’Alost, à Rochefort, non loin de l’arsenal. Lorsqu’ils arrivent, deux maisons localisées dans une impasse sont la proie d’un violent incendie.
À un point tel que les hommes du feu doivent faire appel à leurs collègues de Marche et de Beauraing. En vain... Les bâtiments sont détruits.
L’incendie est qualifié dès le départ de suspect et fait craindre le pire: au moment des faits, une personne (âgée d’une cinquantaine d’années) vit là.
Mais de victime, l’homme est passé au statut de suspect. En novembre dernier il devait répondre devant le tribunal correctionnel de Dinant d’incendie volontaire, commis la nuit. Le tribunal vient de rendre son jugement. Le prévenu vient d’être condamné par défaut à 30 mois de prison. Un des membres de la fratrie, qui s’est constitué partie civile, reçoit 1€ à provisionnel.
La version de la querelle sur fond d'héritage n'a jamais été confirmée par le principal intéressé. Tout au plus a-t-on appris que le jour des faits, les héritiers des biens de la maman (décédée en avril) devaient être répartis. Intercepté le 30 juillet, le prévenu a expliqué aux enquêteurs que le soir des faits, "il était sous l'emprise de la colère". C'est ainsi qu'il se serait saisi d'un bidon d'essence destiné à alimenter le cyclomoteur et en aurait déversé dans les bâtiments familiaux.
Selon le ministère public, " si on procédait à la vente du bâtiment, il allait se retrouver à la rue. Il a préféré que tout le monde perde tout".
Dans son jugement, le tribunal a pris en compte l’extrême gravité des faits, le mépris du prévenu à l’égard de la propriété immobilière ainsi que les risques encourus en posant un tel geste. L’absence de tout antécédent a aussi été pris en compte. Qauarante mois avaient été requis par le parquet. Le tribunal a prononcé une peine de 30 mois, par défaut.