Le résident permanent fait de la résistance
Georges est domicilié au camping des Roches, que la Ville a vendu. Il doit le quitter, il affirme qu’il n’a pas de solution. L’échevin Davin, lui, dit que Georges pousse un peu, et même beaucoup, depuis longtemps.
Publié le 28-01-2022 à 06h00
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Georges Delvaux remue ciel et terre, depuis quelques heures. L’homme de 53 ans, qui se présente comme gravement malade, habite une caravane, dans le camping des Roches. Il y est domicilié. Jusqu’il y a peu, c’était le camping communal. Mais la Ville vient de le vendre à un grand opérateur privé. C’est fait depuis quelques jours, mais les préavis des occupants des lieux ont été envoyés il y a des mois, dixit l’échevin Christophe Davin.
Ils avaient jusqu'au 31 janvier pour se retourner, Georges ne l'a pas fait, et c'est toujours comme ça avec Georges, soupire l'édile. Durant toute la journée de jeudi, il a reçu des appels téléphoniques, les premiers à l'heure de la douche. Commentaire désabusé: "Il n'y a que le palais royal qu'il n'a pas contacté. Et encore…".
L'échevin Davin accepte de nous expliquer, mais dit-il, "je n'en peux plus". Georges est selon lui un "cas", qu'il aurait tout fait pour aider. Mais comme d'habitude, commente l'homme politique, Georges se laisse acculer, et quand il l'est, il hurle au scandale.
Oui, mais la Ville a domicilié le quinquagénaire au camping, tout de même? Certes, mais dixit l'échevin qui était en charge du camping des Roches lorsque ce dernier était toujours communal, c'était une domiciliation provisoire. "Georges avait demandé d'installer une caravane Tabbert reçue d'amis forains, on lui a dit OK, il y a un an. Mais c'était bien une domiciliation provisoire, et elle ne tient plus, vu que le terrain ne nous appartient plus". Nouveau soupir: "Georges, c'est un cas".
L'intéressé, lui, nous affirme que de déboire en déboire, il a atterri là, "où je suis le seul résident permanent". Ces derniers jours, sa situation est devenue de plus en plus pénible, continue Georges Delvaux: "Le nouveau propriétaire a coupé l'eau et l'électricité, il a enlevé ma boîte aux lettres. Christophe Davin (il parle de l'échevin) ne répond plus à mes messages. Le nouveau propriétaire m'a raccroché au nez. Je l'ai ensuite vu sur place, il m'a dit que j'avais les pieds sur son terrain, et que je devais partir".
Pour les sinistrés, plus délicat
Bon voilà les points de vue. Du côté de la Ville, il semble clair que l’on ne fera rien pour le résident permanent du camping des Roches, pas pour le maintenir sur place en tout cas.
Par contre, la situation de quatre familles de sinistrés des inondations semble plus problématique à l'échevin Christophe Davin: "Elles occupent des caravanes de connaissances, elles sont arrivées en cours de procédure de cession du camping". Pour des raisons de force majeure.
Pour elles aussi, le courant et l’eau ont été coupés. Et là, notre interlocuteur communal nous dit avoir suggéré au nouveau propriétaire de mettre la pédale douce, le temps de voir avec le CPAS comment ces gens peuvent se retourner.
Fin de la gestion publique du camping des Roches un brin tumultueuse.