FIRR : Amoureux de la langue française, Denis Richir jongle avec les mots
Denis Richir a tout plaqué pour s’installer à Belvaux (Rochefort). Passionné de permaculture, il souhaite percer dans l’humour. Il sera ce samedi soir à Rochefort, en première partie des Frères Taloche.
Publié le 09-10-2021 à 06h00
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«C'est un changement de vie total», concède l'humoriste qui sera en première partie des frères liégeois, samedi soir. La raison de ce déménagement? Sa récente paternité, l'envie d'offrir un cadre sécurisant à son fils «vu l'époque que nous traversons» et un coup de foudre pour une habitation à Belvaux. «On a cherché partout. En Normandie, en Bretagne, dans toute la Wallonie. C'est ici qu'on a trouvé notre bonheur. On ne connaissait pas du tout le coin…»
Car le désormais ex-bruxellois aime travailler la terre. Pour lui (et sa compagne qui l'a suivi), c'était le moment de se lancer dans la permaculture et de développer autour un concept global. D'où la recherche d'un lieu, mais aussi d'un terrain idéal. «C'est un changement de vie et un challenge que j'ai envie de faire maintenant et pas dans 10 ans.»
Rejoindre la campagne rochefortoise, une décision étrange, pour quelqu'un qui souhaite percer dans l'humour? «C'est clair que si je veux réussir dans le métier, il vaut mieux monter à Paris… et bien moi, je descends à Belvaux (rire).»
Il est conscient qu'il ne se facilite pas la vie. Mais il y croit. «J'ai l'ambition d'avoir un spectacle le plus percutant possible, qui puisse circuler, être recommandé en Belgique et me permettre de faire quelques dates. Je n'ai par contre plus l'ambition de partir en tournée en Suisse, au Québec, etc.»
Son truc à lui: trouver un juste équilibre, entre sa vie de famille et les spectacles. «L'idéal serait de pouvoir jongler entre les deux.»
Linguiste de formation, Denis Richir aime jouer avec les mots, décortiquer la langue française, en faisant ressortir ses absurdités. Le tout avec autodérision «J'ai choisi d'incarner un personnage prétentieux, qui n'a pas vraiment de problème, pour aller à l'encontre de tous ces humoristes qui s'autoflagellent sur scène. C'est un personnage qui m'amuse et qui amusait mes potes.»
Ce samedi soir, il sera en première partie des Taloche. «Je suis super-content. J'ai déjà eu l'occasion de jouer pour eux. En 2018, j'avais remporté le prix Next Prince Of Comedy à Bruxelles. Depuis, j'ai enchaîné les scènes et les concours. En 2018, j'ai été repéré par les Frères Taloche lors du tremplin du VOO rire festival de Liège. Par la suite, ils m'ont proposé de participer à leur émission Spéciale 20 ans Signé Taloche. C'était une première grande vitrine.»
La semaine dernière, le festival du rire de Rochefort a aussi mis à l'honneur Denis Richir, en le mettant à la barre d'une des soirées. «J'ai un chouette contact avec Jean-Marc Mahin (président du festival du rire, NDLR). Il a eu envie de me donner un petit coup de pouce vu que je viens d'arriver à Rochefort. Présenter une soirée, c'est un exercice particulier…»
S'il continue pour l'instant à se rendre à Bruxelles pour «faire des scènes», il compte s'investir à Rochefort. Il a notamment l'envie de mettre sur pied des « plateaux d'humoristes». Objectif: offrir du temps de scène toute l'année à des artistes du rire en leur permettant de venir présenter 10 ou 12 minutes de stand-up dans un café par exemple, comme ça se fait à Bruxelles. «Des idées, j'en ai dans tous les sens», lâche le sympathique jeune homme à la recherche d'un nouveau metteur en scène pour fignoler et roder son spectacle complet. «Avant je travaillais seul. Maintenant, j'ai envie d'un regard nouveau. Pas sur le texte, mais plutôt sur l'aspect corporel. Pour rendre les gags les plus percutants possible.» Appel lancé.