Rochefort: du nouveau sur le projet de jardin des paraboles
Avec la nouvelle année, le projet de jardin des paraboles, sur le site de l’ancienne RTT à Lessive (Rochefort), refait surface.
Publié le 09-01-2020 à 18h00
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Le projet d’établir sur l’ancien site des antennes RTT de Lessive un lotissement appelé jardin des paraboles est, comme beaucoup de projets du genre, l’objet de nombreux soubresauts. Dernier en date, la décision de la ministre de l’Environnement, de la Nature et de la Ruralité, Céline Tellier, d’infirmer la décision communale d’autoriser un puits ainsi que le refus du permis d’environnement pour le forage de ce puits.
Différents motifs confortent cette décision. Parmi les principaux, on retrouve le fait que la multiplication des prises d’eau privées représente un risque qualitatif et quantitatif pour la viabilité du réseau de distribution. Mais aussi, la quantité d’eau que le promoteur souhaite pomper peut être obtenue de manière alternative via la distribution publique. Ces arguments s’appuient sur un récent décret du 2 mai 2019 qui modifie le code de l’eau.
«Il est clair pour nous qu'entre les effets d'annonces du promoteur et la réalité du terrain (notamment la pénurie d'eau aggravée à Rochefort pour la troisième année consécutive), il y a maintenant la décision de bon sens de la ministre», réagit Jean-Paul Marsigny, membre très actif du collectif opposé aux antennes.
Un millier de signatures récoltées
Par ailleurs, une pétition lancée par le Collectif et adressée à Proximus, le 6 janvier dernier, a récolté un bon millier de signatures. Que dit-elle? Proximus possède à Lessive un petit joyau de biodiversité: une forêt pluri-centenaire enclavée dans une réserve naturelle Natura 2000. Celle-ci est menacée par un projet immobilier de grande ampleur. La pétition demande le retour vers un statut de protection intégrale pour la forêt et a été transmise, lundi, à Proximus.
Petit retour en arrière. L'ex-RTT a acquis la forêt de Lessive en 1971 pour y bâtir une station terrienne de télécommunication. La vente s'est conclue à l'époque en invoquant «la cause d'utilité publique». La technologie des paraboles étant devenue obsolète, Belgacom a projeté d'installer dans le bois un zoning dédié aux télécoms. Une partie du bois a alors été classée à bâtir mais le projet ne s'est pas concrétisé.
Début 2017, Proximus a signé une convention avec un promoteur qui souhaite urbaniser le bois en y créant un village de grande capacité. Sa première demande de certificat d’urbanisme a été refusée en février 2019 mais il prépare une nouvelle demande de permis pour un projet légèrement revu à la baisse.
Proximus communique beaucoup sur ses engagements climatiques. La pétition lui demande d’être cohérent dans sa démarche.
Pétition adressée en urgence
En tant qu’entreprise publique, Proximus doit arrêter de participer aux opérations de spéculation menaçant le bois et doit s’engager à chercher une solution, en partenariat avec les autorités communales et régionales, pour la sauvegarde du bois.
La pétition est adressée, en urgence. Car, au Collectif, le promoteur, Christophe Nihon, a répondu qu’il était propriétaire du bois en question. Il semble qu’il n’en est rien, selon le Collectif toujours. Mais il pourrait l’être dans les prochains jours, la convention d’achat arrivant à son terme.