Rochefort garde la main sur la vente des parcelles et suscite l’intérêt
Le plus simple, c’était de tout céder d’un coup à un promoteur privé. Mais la Ville de Rochefort a d’autres ambitions pour les terrains à bâtir du patrimoine communal.
Publié le 25-11-2017 à 07h00
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Pour éviter la flambée des prix et rendre les terrains accessibles aux jeunes ménages, la Ville de Rochefort a choisi de les vendre en direct et sous conditions: l’acquéreur doit être une personne physique et ne pas être déjà propriétaire.
«On fait tout nous-mêmes, explique Julien Defaux, l'échevin du Logement. La demande de permis de lotir, les voiries, les équipements, la commercialisation… Ça prend du temps, c'est du travail, mais ça marche et le retour sur investissement pour la commune est bien réel.» Les acquéreurs sont de jeunes couples qui repeuplent durablement les villages, qui inscrivent leurs enfants à l'école et qui font tourner le commerce local… La formule séduit les jeunes Rochefortois, mais les facilités offertes par la proximité de l'E411 attirent bien plus largement.
Depuis 15 ans que Rochefort opère de la sorte, une cinquantaine de biens communaux ont été vendus. Actuellement, 23 terrains sont disponibles, dans les villages de Han-sur-Lesse, Rochefort et Wavreille. La Ville ne casse pas le marché, mais ses tarifs sont attractifs. «À Han, on est à 60€ du mètre carré, ce qui est très intéressant pour un terrain libre de constructeur», note Julien Defaux.
L'initiative rochefortoise est inédite dans la région mais elle pourrait faire tache d'huile, explique l'échevin: «Je suis contacté par des Communes voisines, qui veulent savoir comment on s'y prend.»
Plombières: contrer la pression foncière des Néerlandais frontaliers
Plombières, en région verviétoise, est la seule commune wallonne frontalière à la fois avec les Pays-Bas et l'Allemagne. Une situation problématique pour les jeunes ménages du cru, confrontés à la pression foncière exercée par les Allemands et surtout les Néerlandais aux plus forts revenus et qui, surtout depuis l'ouverture des frontières, ont franchi la leur pour trouver en Belgique des terrains ou des habitations bien moins onéreux. Dans les années 90 et au début des années 2000, la Commune a aidé «ses» jeunes à s'établir dans leur village. Sur des terrains lui appartenant, elle a aménagé trois petits lotissements, d'une quinzaine de parcelles au total, qu'elle leur a revendues. Pas question, évidemment, de tomber dans de la discrimination et de réserver ces parcelles à des Plombimontois pure souche. Le subterfuge a été d'en limiter l'accès à des personnes aux revenus plafonnés. L'opération n'a pas été poursuivie, pour diverses raisons, dont le coût d'équipement des terrains devenu trop élevé. Et puis, cela a aussi pu poser des problèmes. Comme quand un couple, après quelques années, a dépassé le plafond de revenus en dessous duquel il avait pu avoir accès à son terrain. Ou comme quand, dans un laps de 10-15 ans, certains ont dû revendre leur maison après un décès ou un divorce et que, selon une clause visant à éviter la spéculation, ils ont dû rétrocéder à la Commune la plus-value sur le terrain.

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