Haro sur un « reportage scélérat »
Nullité des poursuites pour cause de preuves non fiables et de procès équitable impossible. Voilà ce que plaide principalement Jean-Marie Dermagne, l’avocat des Vieujean.
- Publié le 24-04-2014 à 07h00
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Et de raconter comment le dossier de ses clients, de son point de vue, aurait pris tant d’ampleur. Tout d’abord, une jeune fille («90% de ce qu’elle dit, ce sont des mensonges») se confie au planning familial de Rochefort. Son médecin directeur, une dame, est la compagne du journaliste Defossé. Une confidence sur l’oreiller, et c’est la Grosse Bertha, dénonce la défense. Me Dermagne l’affirme: «Jean-Claude Defossé a interrogé plusieurs jeunes filles, avant les enquêteurs. Leur témoignage a été filmé». Le plaideur estime que s’il y a eu manipulation, c’est bien ici. Du genre on leur tend la perche en suggérant qu’elles sont les victimes d’un pervers. Perche que les témoins saisissent, «surtout quand les témoignages vous délestent de votre propre rôle. Par après, face à la police, on répète forcément la même chose».
Jean-Marie Dermagne qualifie ensuite de «scélérat» le reportage diffusé en 2006 sur la RTBF. Pour lui, dès le départ, toute la procédure est viciée. Elle part de la violation du secret professionnel de la compagne de Defossé. Il faudrait en tirer les conséquences et déclarer les poursuites irrecevables. Autre argument: depuis des années, les Vieujean auraient déjà été bien punis, en tant que sujets de nombreux articles de presse: «Tapez " Vieujean " ou " lutteuses Rochefort " sur Google, et vous verrez».
Parmi les réclamations subsidiaires: tenir compte du délai raisonnable, 9 ans plus tard, et se contenter d’une simple déclaration de culpabilité ou d’une suspension. À titre infiniment subsidiaire.