Elio Di Rupo aux Fêtes de Wallonie: "Tout doucement, la page des difficultés se referme"
On n’a pas tout à fait évité les redites, lors de la cérémonie officielle des Fêtes de Wallonie, ce samedi à Namur. Dernier discours du genre pour Elio Di Rupo et André Frédéric. Sauf surprise, bien entendu.
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- Publié le 16-09-2023 à 18h29
- Mis à jour le 16-09-2023 à 18h38
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Difficile de se renouveler, d’année en année, pour cet exercice qui consiste à discourir sur la Wallonie au moment le plus festif de l’année. La trame est quasi immuable: retour sur les crises, espoir quand même, perspectives, talents et fierté en point d’orgue.
Sur la scène du Théâtre de Namur, c’est la première prestation du genre pour le président du Parlement wallon André Frédéric (PS), qui assure la succession de Jean-Claude Marcourt depuis décembre 2022. Une première et une dernière à la fois, puisqu’il compte se ranger de la vie politique dès juin prochain.
Et à moins qu’Elio Di Rupo joue les prolongations, c’est aussi le dernier discours des Fêtes de Wallonie du ministre-président wallon socialiste. Comme à son habitude, il a évoqué le Plan de relance "le plus ambitieux de l’histoire de la Wallonie" (7 milliards€) déployé "malgré les coups du sort successifs ": le Covid, les inondations, la guerre en Ukraine et le coût de la vie.
"Tout doucement, la page des difficultés se referme, et devant nous s’ouvrent de nouvelles perspectives ", entrevoit le Premier wallon, même s’il ne faut jurer de rien.
Il a aussi parlé de liberté, privilège de 20% de la population mondiale seulement. Comme un écho au discours d’Olivier Vandecasteele prononcé au siège du gouvernement wallon quelques heures plus tôt, alors qu’il recevait un Mérite d’honneur wallon.
Liberté chérie
Et en ce samedi de Fêtes de Wallonie, Elio Di Rupo continue à " plaider pour davantage de coopération avec la Flandre, une des régions les plus dynamiques et innovantes d’Europe. Plus de 45 000 Wallons travaillent déjà en Flandre. Il est possible de faire mieux ! Ce sera l’objet d’un nouvel accord de coopération entre Flandre et Wallonie", rappelle-t-il. Le Premier wallon l’avait annoncé lors de la récente visite de son homologue flamand Jan Jambon à Namur.
Après avoir souligné, comme chaque année, la valeur des "talents et créateurs" wallons et le taux d’innovation des entreprises de chez nous, "désormais, supérieur à la moyenne de l’Union européenne " selon une étude d’Eurostat, Elio Di Rupo aborde un chapitre européen. La Belgique se prépare en effet à présider l’Union européenne dès le 1er janvier 2024.
"En tant qu’Européen je n’ai jamais connu la guerre, dira-t-il. Aujourd’hui, je regarde l’état du monde avec effroi: 80% de la population mondiale est totalement ou partiellement privée de liberté réelle. Nous, Belges et Européens, faisons partie des 20% de la population mondiale qui vivent librement. Nous devons chérir cette liberté que nous offre notre démocratie. Et la défendre sans un instant de faiblesse."
"Ne pas pleurer sur le lait répandu"
André Frédéric choisit quant à lui de faire un peu d’histoire. Le Verviétois rappelle qu’il y a non pas 100 ans mais 110 ans, tout a pour ainsi dire commencé dans son jardin: "La première fête “officielle” de la Wallonie, traduisant le “décret” de l’Assemblée wallonne impulsée par Jules Destrée, fut organisée en 1913… à Verviers, dans le parc de l’Harmonie."
Un petit mot sur les polémiques liées au Parlement wallon ? Oui. "Le jeune Parlement de Wallonie, qui est né de la volonté d’un peuple de gouverner autrement, doit être le premier garant du contrat de confiance avec le citoyen. Et nous y travaillons !" André Frédéric rappelle les mesures prises sous sa présidence: "transparence, contrôle et rigueur ". Selon le président de l’assemblée, "la Wallonie est même en avance sur ses partenaires " à cet égard, assène-t-il.
" Il ne faut donc pas pleurer sur le lait répandu. Il faut l’éponger et aller de l’avant." Tourner la page, comme il l’a pas mal répété ces derniers mois, depuis son arrivée au perchoir du Parlement, en pleine crise des chantiers immobiliers, des marchés publics et des plaintes du personnel autour du greffier de l’assemblée.
"Comme tant de mes prédécesseurs et avec conviction, j’appelle à une fierté wallonne partagée qui le mérite sans conteste", conclura-t-il.