Les enfants sont au rendez-vous des Solidarités 2023, avec des bulles magiques et sous des grimages non-genrés
Même si la rentrée, c’est lundi, les familles avec enfants n’ont pas boudé le festival Les Solidarités, ce samedi (jour de Rori, Suzane, Bigflo & Oli, très prisés par le jeune public, notamment) à Suarlée. Entre les concerts, les stands des associations rivalisent de créativité pour les occuper tout en les conscientisant.
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- Publié le 26-08-2023 à 18h35
- Mis à jour le 26-08-2023 à 18h40
Sous le regard de ses grandes accompagnantes prises au jeu, Juliette, 6 ans, s’applique à décorer sa balle magique avec des stickers roses, des animaux, des poupées, des mets bubblegum.
"Oh, c’est une balle magique... pas magique au sens où on l’entend, elle ne rebondit pas et est plutôt fragile", sourit Michaël Carpin, directeur des Faucons Rouges qui a amené ce drôle de bricolage sur le "campus" des Solidarités.
"Les Faucons Rouges, c’est l’un des cinq mouvements de jeunesse présents sur le territoire belge, explique Michaël. Il est presque centenaire et est historiquement socialiste, fort présent dans le Hainaut et la province de Liège, mais aussi à Hastière et dans la province de Luxembourg, où nous venons d’ouvrir deux nouvelles sections, Arlon et Bastogne. Nous proposons aussi tout au long de l’année des cycles de formations pour obtenir le brevet d’animateurs, reconnus par l’ONE et la FWB."
Mais alors, ces balles magiques ? "C’est une grande première, explique Nicole, une des animatrices (ici pas de totem). J’ai vu ça sur TikTok et j’ai trouvé l’idée pas mal. On colle deux morceaux de double face ensemble, on glisse une pipette et on gonfle jusqu’à avoir une bulle. " Le nano-tape devient nano-bull. Simple… sur papier. Bam, une détonation ! Pour Valérie, la trésorière du mouvement, caramba, c’est encore raté, explosé. "Là, on dit stop, elle a déjà vidé quatre rouleaux !", plaisante Dimitri. L’ambiance est bon enfant.


Michaël continue: " C’est de la déco, du gadget, les parents se posent ou jouent au Puissance 4 géant avec les plus grands, et les enfants s’amusent, tout en pouvant emporter un souvenir. Ce n’est pas pour les ados, plutôt pour les petits. Malgré la proximité de la rentrée, les petits sont bien présents, autant que les autres années, mais il y a plus d’activités qui leur sont dédiées. Pendant les concerts, c’est plus calme mais entre les shows, tout le monde rapplique. Nous, nous sommes là jusque 18 h-19 h… sauf si Valérie use tous les rouleaux avant."
Du maquillage non-genré, des animaux dans la peau
À l’opposé sur le site du festival, la tente Latitude Jeunes (gérée et dont le décor a été créé par des jeunes bénévoles formés par l’association à l’animation et au baby-sitting), propose du maquillage… non-genré. Sur le front, la joue, la jambe ou le bras des ‘Solidaires’ en herbe. Pourquoi non-genré ? "Cette année, nous avons voulu réfléchir sur notre traditionnel grimage, explique Madeline Potier, animatrice jeunesse qui a déjà perdu un peu de sa voix depuis le début du festival. Nous nous sommes rendu compte qu’en général les petits garçons repartent avec un type de maquillage, et les petites filles un autre. Or, dans notre association, nous travaillons beaucoup sur la thématique du genre. " Il fallait changer les codes.
Ici, la transformation colorée se mérite. " Les enfants doivent ainsi réaliser un parcours. Chaque jeu épingle un trait de leur caractère et, à la fin, en recoupant les infos, nous leur proposons un animal qui leur correspond bien. Une petite comique aura la loutre tandis qu’un gamin un peu plus indépendant et mystérieux sera loup. En général, les parents trouvent que ça matche. Puis, ça change de la licorne ou du Spider-man, qu’on nous demande toujours."
Les six animaux choisis sont l’abeille, la grenouille, le hérisson, l’hirondelle, le loup et la loutre. "Tous vivent dans notre pays, ses forêts, et sont des espèces en danger." D’ailleurs le parcours est écologiquement engagé. "Au début, une voyante tire les cartes aux participants et les fait réfléchir sur les différents milieux: air, rivière, forêt. Après quoi, par un puzzle, les joueurs peuvent découvrir les six animaux. Enfin, à la rivière (une piscine coquillage), ils la nettoyent des déchets avec une épuisette."
Une fois les obstacles franchis et les visages poupins décorés – "le grimage est hypoallergénique et nous avons veillé, encore plus que les autres années, à ce qu’il n’ait pas été testé sur des animaux " –, les jeunes aventuriers des Solidarités entrent dans la bande, la meute. "Nous leur disons de passer le message aux autres animaux. Puis, c’est marrant de voir des enfants ayant le même ‘totem’ se reconnaître dans la foule. Ça amène du lien, ça brise la glace !"
Et la rentrée, là encore, elle joue sur la fréquentation ? "Aujourd’hui, ils sont bien présents même s’il y a peut-être un peu moins d’enfants que les autres années. Mais, nous en attendons moins demain."
Pour parachever la métamorphose, il y a un peu plus loin un bar à paillettes. Pour en jeter plein la vue.