Les quartiers: les "Wallo" au bout de la rue
Du Crasset aux Arsouilles, de Saint-Loup-Bovesse aux Ponts Spalaux, les quartiers ont toujours été les moteurs des Fêtes.
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- Publié le 09-08-2023 à 06h00
- Mis à jour le 01-09-2023 à 12h20
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Les quartiers, piliers des Fêtes de Wallonie, étaient sept à l’origine. Cent ans plus tard, ils sont douze, un nombre tout aussi symbolique. "Il y a donc douze présidents, comme les douze apôtres", s’amuse régulièrement Étienne Dethier, le président… des présidents. "Pour d’autres, c’est aussi les douze… salopards."
A travers les décennies, des Arsouilles aux Deux Portes, les quartiers ont toujours été le moteur mais aussi le baromètre des Fêtes. "Mon premier souvenir des Wallonie, c’est quand je débarque, à sept ou huit ans, avec mes parents, dans la rue Saint-Nicolas", se rappelle Claude Hellas, l’auteur du livre consacré aux cent ans des Fêtes. "Il y a un animateur, probablement le président de l’époque, qui chauffe l’ambiance. On fait des courses de sac, du tir à la corde, les gens s’attablent pour boire une bière, un petit blanc… Ça danse…"
En 1927 déjà, le comité de Wallonie (futur CCW) reconnaît officiellement sept quartiers: la rue Saint-Nicolas, la place l’Îlon, le Marché aux Légumes, la rue des Brasseurs, la place et la rue de l’Ange, la rue du Collège et la rue Fumal. On le voit clairement, le centre de gravité des Fêtes est situé dans le "Bas de la Ville".
Les quartiers assurent l’animation avec une certaine autonomie, comme le prouve cette annonce publiée en 1925 dans Vers L’Avenir par le "sous-comité" du Marché aux Légumes. On y annonce des festivités réparties sur le dimanche et le lundi, déjà, avec une grande course de trottinettes pour dames, une nouveauté qualifiée de "sensationnelle".
"D’autres quartiers vont naître, certains vont disparaître", relève Claude Hellas. "On faisait ainsi la fête dans le quartier du Tunnel, situé du côté d’Asty-Moulin. Il y avait aussi le quartier de la Sarasse, dans la rue du même nom et la rue Notre-Dame. Initialement, les Trieux concernaient plutôt une partie de Salzinnes." Avant qu’ils ne mobilisent, sous la houlette de José Grévisse, le quartier universitaire du côté de la rue de Bruxelles.
Petit à petit, les quartiers quadrillent et occupent toute la corbeille, avec l’arrivée du Crasset, des Deux Portes, de Bovesse-Saint-Loup…
Un tournant important sera opéré en 1987, sous la coupe, quoi de plus logique pour un coiffeur, de Roger Lazaron. Les quartiers se sont structurés et fédérés. C’est la naissance du collège des comités de quartier namurois (CCQN) présidé depuis une douzaine d’années par l’inusable Étienne Dethier. Covid, morosité économique, concurrence des autres villes qui organisent aussi leurs Fêtes… Tout n’est pas rose mais les quartiers s’adaptent et résistent. Leur sens de la fête est irréductible, c’est l’élixir d’immortalité des "Wallo".