Descente de police à Beez: 18 ouvriers non déclarés
Un important dispositif policier est descendu au siège social d’une entreprise de rénovation de façade, mercredi rue de Namur à Beez.
- Publié le 08-06-2023 à 06h00
:focal(545x372:555x362)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/3MT7ZYS23BH3LPYREBIOUK37QA.jpg)
Quatre voitures, 18 policiers namurois, un inspecteur de l’ONEM, du SPW et un magistrat de l’auditorat du travail. Un impressionnant dispositif est descendu mercredi matin rue de Namur à Beez pour fouiller le siège social d’une société de rénovation de façade. Ses responsables étaient soupçonnés de ne pas déclarer des travailleurs dont certains seraient en séjour illégal.
Les forces de l’ordre sont intervenues avant que les ouvriers ne partent travailler sur leur chantier. Elles ont demandé à toutes les personnes de sortir du bâtiment avant de s’emparer des clés des différents véhicules garés sur le parking de la FGTB et du SPW sous le viaduc de Beez, un peu plus loin. "Quand les policiers ont débarqué, j’ai vu plusieurs personnes prendre la fuite, commentait un voisin. Quant aux voitures, ils n’ont pas chipoté: ils ont appelé quatre dépanneuses."
De son côté, l’auditorat du travail indique que cette descente policière est le résultat d’une enquête de deux ans. "Le dossier date de 2021 avec déjà divers constats et infractions concernant cette entreprise, indique Pascale Malderez, magistrate de presse l’auditorat du travail. Il y avait déjà eu plusieurs constats et sanctions concernant, déjà, des travailleurs qui n’étaient pas déclarés à l’ONSS."
Les fuyards rattrapés
Sur les 25 travailleurs qui ont été contrôlés, sept étaient en ordre. "Dix-huit ne l’étaient donc pas. Quant aux personnes en séjour illégal, les chiffres ne sont pas encore connus. La police a également apposé des scellés sur les portes du siège social et saisi huit véhicules dont six de chantier. Enfin, les personnes qui ont pris la fuite ont été rattrapées."
Il n’y a pas eu d’arrestation sur les lieux tant pour les responsables de la société que pour les travailleurs en séjour illégal. "Des auditions sont en cours afin de mieux comprendre la situation et de pouvoir établir, au besoin, d’autres infractions. Il pourrait, par exemple, y avoir des problèmes de rémunération envers les travailleurs. C’est ce que l’enquête en cours permettra de déterminer ou non."
Lorsque l’enquête sera close, l’auditorat du travail aura deux possibilités: soit il proposera une transaction aux responsables de l’entreprise (fixer, par exemple, le montant des cotisations sociales impayées et dues à l’État), soit il rédigera une citation directe devant le tribunal correctionnel. "Notre travail consiste également en la vérification et la protection des intérêts des travailleurs. S’il a touché 2 € au lieu de 15 € de l’heure, l’employeur devra lui verser la différence."