Namur: une guerre de clans digne d’un film d’action et à balles réelles, jusqu’à 5 ans de prison
Le Parquet avait évoqué "une véritable vendetta digne d’un film d’action criminel". Il a requis l’arrestation immédiate de deux prévenus.
Publié le 25-05-2023 à 18h01 - Mis à jour le 25-05-2023 à 18h02
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Le 12 avril 2019, à Namur, on a échappé de peu à un règlement de compte mortel entre bandes rivales. Le tout dans un contexte qui évoque immanquablement la guerre que peuvent se livrer les bandes urbaines. Ce jour-là, le frère d’un des 10 prévenus appelés à comparaître devant le tribunal correctionnel de Namur se fait agresser par deux membres de "la" bande rivale. Les agresseurs sont activement recherchés. Résultat: un membre du clan adverse est intercepté et séquestré afin qu’il les mène à leur cible. On le frappe et on le dépouille de tous ses effets personnels. Vers 4 heures du matin, la chasse est ouverte. Une course-poursuite se déroule sur plusieurs kilomètres. Et c’est à ce moment que le frère du jeune homme agressé plus tôt tire plusieurs coups de feu en direction du véhicule du clan ennemi.
Le tribunal vient de rendre son jugement. Le frère de la personne agressée, présenté comme l’instigateur et l’auteur des coups de feu écope de 5 ans de prison (contre les 6 ans requis par le Parquet). Idem pour un autre prévenu qui devra aussi s’acquitter d’une amende de 800 €. Des peines de 2 ans et 18 mois ont été prononcées à l’encontre de deux autres membres de la bande. Certains ont bénéficié d’une peine de travail: l’une de 300 heures (ou 3 ans de prison en cas de non-exécution) et de 800 € (ou 3 mois). l’autre de 150 heures (ou 15 mois) et 800 € (ou 3 mois). Celui qui est à l’origine de la première agression, en état de récidive, est condamné à 6 mois et 800 €. Tous devront s’acquitter solidairement d’une somme d’un peu moins de 10 000 €.
Le substitut Audrey Séminara a requis l’arrestation immédiate des deux prévenus condamnés à 5 ans de prison. Et ce pour deux motifs. Le risque de récidive dans un contexte difficile entre deux clans: "le ressenti est d’autant plus présent". Mais aussi l’éventualité d’une fuite. Deux arguments démontés par la défense des deux hommes. De fait chacun s’est présenté spontanément à chaque audience. Ils sont même présents pour entendre leur jugement. "Toutes leurs attaches sont ici". Le tribunal n’a pas suivi le Parquet dans sa requête. Quant aux prévenus, ils ont 30 jours pour interjeter appel.