Des Isnes et de Wierde jusqu’en Amérique du Sud: ils étaient 25 dans ce business plan (t) de cannabis
Vingt-cinq personnes sont poursuivies pour cultures de cannabis à but lucratif et association de malfaiteurs. Le Parquet réclame jusqu’à 7 ans.
Publié le 25-05-2023 à 18h17 - Mis à jour le 25-05-2023 à 18h18
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En son temps, l’affaire avait fait grand bruit. Courant septembre 2021, deux plantations de cannabis ont été découvertes à Wierde et aux Isnes sur base d’une dénonciation. La première, à Wierde est en fin de vie suite à un vol. La deuxième, située dans un hangar aux Isnes, fait l’objet d’une perquisition. Et là, c’est bingo. Les premiers éléments d’enquête ont permis d’établir que ces deux plantations étaient liées à une organisation criminelle couvrant plusieurs arrondissements judiciaires et active dans le trafic, la culture et la vente de stupéfiants (cannabis et cocaïne).
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Le puzzle se met peu à peu en place. Chacun a son propre rôle. Des propriétaires (qui mettent en location des hangars en sachant à quoi ils pourraient servir) au chauffeur, en passant par les jardiniers et les têtes pensantes de cette vaste organisation qui semble savoir dans quelle pièce elle joue.
Plusieurs endroits accueillent ou sont en passe d’accueillir des plants par centaine, voire par millier. Un magasin de Willebroek, un bâtiment à Montigny-le-Tilleul, à Wavre ou encore à Ans dont l’installation a été démantelée début 2022, suite à un problème de surchauffe électrique.
Une organisation
Comme l’explique, par le détail, le Parquet, on est en face d’une véritable organisation. Téléphone crypté, arme, commerce d’import/export de véhicules, sommes de plusieurs dizaines de milliers d’euros retrouvés chez les prévenus dans des "points de chute". À Liège au-dessus d’un café ou à Tongrinne dans un bar champagne. Des endroits variés où parfois les enquêteurs font – entre autres – main basse sur du matériel de cannabiculture, 10 kg de cannabis ou de la cocaïne dont la valeur marchande est estimée à plus de 500 000 €.
Une cocaïne qui s’inscrit aussi dans cette organisation, de l’avis du Parquet si l’on sait que l’exploitation d’un téléphone a livré une liste de vols pour l’Amérique du Sud, des photos de colis via Whatsapp ou Signal "mieux sécurisé". Comme dans toute organisation, il y a un sommet. Celui de ce business serait composé d’un père et de son fils pour qui le Parquet requiert sept et six ans.
Des peines de cinq ans (pour 3 prévenus) à 30 mois (pour le loueur) et 18 mois (pour le traducteur) sont demandées. Sans oublier les jardiniers qui risquent deux ans. Certains, déjà condamnés pour des ramifications liées à ce vaste dossier, se voient réclamer une peine complémentaire d’un an. Sans oublier les confiscations et le calcul de l’actif illicite qui entrent aussi en ligne de compte. La parole devrait être donnée à la défense le 15 juin.