"Pschiiit": un coup de couteau dans le bourrelet
Lors de cette énième bagarre conjugale alcoolisée, Nancy donnera un coup de couteau dans le ventre de son mari. "Dans un bourrelet", précise la Salzinnoise, face au tribunal.
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Publié le 23-05-2023 à 06h00
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Nancy et Jean-François ont vécu en couple pendant une vingtaine d’années. Et l’embarcation a souvent pris l’eau. Ou l’alcool, plus précisément.
On le comprend rapidement, ces deux-là ont un sérieux penchant pour la bouteille. Chacun occupe même un appartement différent, sur le même palier. Malheureusement, il y a aussi deux enfants qui devront mener leur existence au milieu de champ de bataille.
Les disputes sont en effet très nombreuses et de plus en plus violentes. Le 8 juin 2020, on atteint des sommets.
Jean-François pousse la porte de l’appartement de Nancy. "Et elle sait bien que, dans ces cas-là, elle doit boire avec lui pendant des heures. Sinon, ce sera très tendu", décrit Me Justine Bouvier, avocate de Nancy. Mais cette fois-là, Nancy a visiblement décidé de se rebeller. "Il est venu vers moi et j’avais un couteau de cuisine en main. Je lui ai donné un petit coup dans le ventre. C’était dans un bourrelet, ça a fait pschiiit…"
Mais l’issue aurait pu être dramatique et les conséquences judiciaires sont d’ailleurs sérieuses. Dans un premier temps, Nancy a été poursuivie pour tentative de meurtre. Ce sont finalement les coups et blessures qui sont retenus.
Face aux policiers, Jean-François a voulu couvrir son épouse. Il a expliqué qu’il était tombé sur le fameux couteau.
Pas au calme, à Salzinnes
Mais l’homme n’est pas un saint, loin de là. Les violences conjugales, il ne les nie pas . "C’était un contexte très, très tendu", résume-t-il, face au tribunal correctionnel. Les deux enfants ont témoigné de très nombreuses scènes d’injures et de coups. Personne n’en sort finalement indemne.
Jean-François et Nancy sont également poursuivis pour avoir porté des coups à leurs enfants. On reproche à cette dernière d’avoir brûlé sa fille avec une cigarette. "Elle était en train de se battre avec mon mari et j’ai voulu m’interposer. J’avais une cigarette en main", se justifie-t-elle.
Jean-François explique qu’il a lui-même été battu par ses parents. "Et j’ai toujours répété que je ne me laisserais pas battre par mes enfants", insiste-t-il.
Le prévenu explique aussi que la vie qu’il menait à Salzinnes n’était pas simple. "Vous vous retrouvez à Salzinnes, dans un bâtiment où il y a quatorze locataires, avec des gens qui se droguent et qui boivent toute la nuit… C’est impossible de se reposer", souffle cet homme de 48 ans.
Nancy et lui suivent des cures de désintoxication. Et se sortir de leur dépendance à l’alcool sera un des critères à remplir pour pouvoir bénéficier du sursis auquel ne s’oppose pas le parquet. Hélène Mascart, pour le procureur du roi, requiert une peine de douze mois de prison à l’encontre de Nancy et Jean-François, tout en laissant cette porte ouverte. Le 19 juin, date du jugement, on verra si les prévenus recevront aussi cette chance à saisir, chacun de son côté.