"Un des leurs, mais je suis de la rue des Brasseurs !"
Le voyage était particulièrement touchant pour l’échasseur Victor Bourgies. C’était son premier retour au Vietnam, le pays qu’il a quitté alors qu’il avait trois mois.
Publié le 09-05-2023 à 06h00
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Juchés sur leurs hautes échasses, avec leur costume rouge et blanc, les jouteurs ne sont évidemment pas passés inaperçus dans les rues de Hué. Mais l’un des échasseurs a capté de manière plus intense encore les attentions des Vietnamiens. "Ils me prenaient pour l’un des leurs et se demandaient pourquoi je ne parlais pas la langue", s’amuse Victor Bourgies. Ce jeune homme souriant est né il y a vingt-cinq ans à Hô Chi Minh-Ville, immense ville de huit millions d’habitants. "Mais je n’ai aucun souvenir. Je suis arrivé à Namur… à trois mois. Moi, je suis de la rue des Brasseurs !", souligne ce fier Mélan.
Cette semaine fut évidemment touchante pour le jeune Namurois. Comme un retour aux sources. "Même si je ne pouvais pas parler la langue, j’ai eu des échanges incroyables avec ces gens qui sont très accueillants", insiste Victor.
Quand le dimanche en fin d’après-midi, il pose un premier pas dans la ville de Hué, l’échasseur est avant tout marqué par le climat ambiant. "Il faisait 35 degrés avec une humidité de 80%", situe le Mélan. "En plus, on a directement combattu. J’avais le souffle court. Pourtant, je suis très sportif et résistant."
Le jouteur affûté s’est aussi régalé de tous ces instants dans son pays d’origine. "A chaque combat, c’était la grosse ambiance. On a aussi passé une soirée magnifique, sur une pirogue. On s’est fait un karaoké mais moi, je ne chante pas" , rigole Victor. Le jeune Namurois garde aussi un souvenir ému de la gastronomie vietnamienne. "J’ai vraiment adoré tous ces bouillons avec les udons, comme des gros spaghettis très épais…"
Au croisement des deux cultures, Victor Bourgies veille à retirer le meilleur. "Les Vietnamiens ont un très grand sens de l’accueil. À tous les instants, ils ont été attentifs aux détails pour bien nous recevoir. C’est un trait de caractère dont on peut s’inspirer. A l’inverse, nous, on fait la fête d’une manière bien plus énergique." Une énergie et une bonne humeur communicatives, de la mer de Chine jusqu’aux bords de Sambre.