Les fraises de Wépion: cueillies dans le champ et mangées au plus tard le lendemain
La "Wépion" se déguste dans un rayon assez court. On la déguste quand elle est à son sommet gustatif.
Publié le 08-05-2023 à 06h00 - Mis à jour le 08-05-2023 à 07h30
:focal(545x371.5:555x361.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/PXXEBL75ONEGBIVJPHRV7ALV4Q.jpg)
C’est la météo de l’année qui donne le top départ de la saison des fraises de Wépion. En général, on commence à en vendre dans les chalets de bord de Meuse au début du mois de mai. "Mais les deux dernières années avaient été exceptionnelles et les premières fraises étaient à maturité aux alentours du 25, 26 avril. Ici, vu la fraîcheur du printemps, le peu de lumière et le manque de soleil, on est dix jours plus tard", situe Bernard Van Coppenolle. Sa famille cultive la fraise depuis quatre générations et c’est désormais Florent, son fils, à la tête de l’exploitation.
Pour la fraise de Wépion, le choix du timing est crucial. "En Flandre, une bonne partie des fruits partent à l’exportation. On les cueille quand ils ne sont pas encore à pleine maturité, encore blancs. Cela laisse donc trois, quatre jours supplémentaires pour le transport", signale le fraisiculteur wépionnais.
"A Wépion, on la cueille quand elle est à son sommet gustatif, en pleine maturité, idéale pour être consommée."
Dans les plateaux disposés sur les étals en bord de Meuse, on trouve actuellement deux variétés: la Flair et la Joly, très demandée. "Le fraisiculteur cultive des variétés différentes aussi et surtout pour avoir des fraises sur la période la plus longue possible", rappelle-t-on à Wépion. Avec ses belles qualités gustatives, la Joly se taille désormais la part du lion. Elle représente 80% de la production wallonne.
Deux indices de fraîcheur
Étaler la production le plus possible, c’est évidemment l’idéal. Mais le climat changeant ne fait pas toujours les affaires des professionnels de la fraise.
La petite reine rouge aime la chaleur mais elle a aussi un grand besoin d’eau. "Et l’an dernier, avec ces longues périodes de chaleur et de sécheresse, on a cueilli des fruits qui étaient finalement assez petits et dont on sentait qu’ils manquaient réellement d’eau."
Les pros réfléchissent aussi à des variétés qui pourraient encore mieux s’adapter à ces nouvelles conditions climatiques.
Mais depuis quelques jours, l’humeur est plutôt bonne avec le lancement des ventes directes. Mais à quoi faut-il être attentif quand on choisit son petit ravier de fraises ? "Pour la fraîcheur, il y a deux indices qui ne trompent pas" , épingle Bernard Van Coppenolle. "Regardez la queue. Il faut qu’elle soit bien verte et qu’elle ne soit pas déjà desséchée ou flétrie. Observez aussi le fruit. Il est très fragile et quand on exerce une pression avec les doigts pour le couper, cela se marquera très rapidement." Pour le reste, c’est une question de feeling, d’envie et de plaisir. Comment pourrait-il en être autrement avec un fruit rouge comme la passion ?