Namur: il balance des photos intimes de son ex, "sur les réseaux, la victime est condamnée à vie"

Un trentenaire a balancé les images intimes de son ex sur Facebook. Le dégât est fait. Et pour longtemps, souligne l’avocat de la victime.

 Une fois balancées sur Facebook, les images sont difficilement contrôlables. Comment tout effacer?
Une fois balancées sur Facebook, les images sont difficilement contrôlables. Comment tout effacer? ©ÉdA – 60598507848

Il y a un nom pour cette nouvelle tendance détestable: le "revenge porn". On prend ainsi sa revanche sur son ex en diffusant sur les réseaux du contenu privé et intime, sexuellement explicite. Sans le consentement de la personne exposée, bien évidemment. Et on peut deviner le dégât que cela peut causer. "Sur les réseaux, les victimes sont condamnées, probablement à vie", résume Me Ureel, l’avocat de Valérie (prénom d’emprunt).

Le 7 octobre 2021, Patrice, celui qui avait partagé sa vie pendant quelques mois, l’appelle en début de journée. Il lui conseille de jeter un œil sur sa page Facebook. Là, stupeur, la jeune femme découvre que sa photo de profil a été changée et qu’on y retrouve désormais un cliché intime.

"Il y a une intention de faire mal depuis pas mal de temps", assure l’avocat de la partie civile. "Pour cette photo, le prévenu a veillé à ce que lui, il n’apparaisse pas. C’est vicieux."

Valérie est évidemment choquée par ce contenu. Elle prévient les services de police.

Mais Patrice ne sera entendu qu’en mars 2022. Il est en aveux et promet de ne plus diffuser ces clichés. Mais Valérie voudrait avant tout être sûr que ces photos sont bel et bien détruites. Et là, aucune certitude. "On peut imaginer l’inquiétude, pour elle mais aussi pour ses enfants", poursuit Me Ureel. Une fois diffusée sur les réseaux sociaux, l’image peut être captée et reprise par n’importe qui. Bref, c’est sans fin. Du côté de la partie civile, on souligne l’importance du dommage. Et c’est un montant de 7 500 € qui est réclamé auprès de l’auteur des faits.

Le parquet évoque également d’autres faits, tout aussi déplaisants. Patrice a harcelé son ex en lui envoyant un grand nombre de SMS au contenu aussi vulgaire que nauséabond.

La représentante du ministère public rappelle aussi que Patrice présente des antécédents, déjà en matière de mœurs.

Voilà qui fait beaucoup et c’est finalement une peine de vingt-quatre mois de prison qui est requise. Lundi matin, Patrice n’était pas présent à l’audience pour faire face au tribunal et répondre de ses actes. Il découvrira peut-être l’information via Facebook mais quoi qu’il en soit, il devrait noter dans son agenda la date du 22 mai, jour du prononcé de son jugement.

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