Le projet fou d'un Wépionnais: les 7 tours de la Haute-Meuse (vidéo)
Eriger sept tours, comme autant de relais et de panoramas sur la Meuse, de Dave à Hastière: c’est le pari un peu fou mais pas sot du Wépionais Michel Monhonval.
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- Publié le 23-04-2023 à 18h43
- Mis à jour le 23-04-2023 à 18h44
Il a la barbe longue et blanche des grands sorciers, comme Gandalf ou Saroumane, personnages marquants du "Seigneur des Anneaux". Mais ce n’est pas par la magie que le Wépionais Michel Monhonval veut édifier sept tours hautes de 25 mètres, le long de la Meuse, entre Namur et la frontière française.
Ce Wépionais de 75 ans est ingénieur de formation et a passé une bonne partie de sa carrière professionnelle à concevoir et calculer la résistance de grandes structures et constructions en bois. Mais c’est un rêve d’enfant qui le rattrape désormais.
"Gamin, on avait l’habitude après un repas de famille, d’aller prendre le dessert et le café sur la terrasse du point de vue des Sept Meuses", situe ce natif d’Anhée. "Là, je me souviens de cette petit tour, ce mirador de cinq ou six mètres, un peu brinquebalant. Au sol, on voyait six fois la Meuse. Et quand on montait sur cette petite tour, on voyait une septième partie."
Ce chiffre "7" est au cœur du projet porté depuis quelques mois par ce passionné. "De Namur à la frontière française, la Meuse traverse sept communes. L’idée, c’est d’ériger sept tours, une dans chaque entité. Leur hauteur doit permettre de voir, au sommet, la tour suivante. Elles devraient ainsi culminer à 25 mètres. Il y a la route des Crêtes dans les Vosges. Pourquoi ne pas créer la route des Crêtes de la Haute-Meuse ?"
Avec des étudiants de l’UCL
Pour structurer le projet, Michel Monhonval a pu compter sur quelques aides précieuses. Retraité, le Wépionais reste impliqué dans le monde académique mais aussi dans le secteur du génie civil. "Je collabore avec le professeur Pierre Latteur, de l’UCL. Ses étudiants de dernière année d’ingénieur civil ont également planché sur ce projet. Ils ont notamment effectué des recherches pour trouver l’emplacement idéal de chaque tour. Et par groupe, ils ont conçu un projet de tour pour chacun des sites", souligne l’enthousiaste septuagénaire. "Oui, on avance mais il faudra aussi le financement et le soutien du politique", espère le Mosan.
Le projet est utopique mais le potentiel touristique, lui, est bien réel. "D’une tour à l’autre, on peut imaginer tout un circuit, par les sentiers ou les voies cyclables", insiste Michel Monhonval. "Une fois qu’on sera monté au sommet de la première tour, on aura probablement envie de faire de même avec les six autres."
Lors d’une réunion, programmée le 9 juin aux Sept Meuses, le Wépionais espère convaincre ses futurs partenaires. En usant d’atouts techniques, touristiques ou économiques, il aura plus d’une tour dans son sac.
Un demi-million pour chaque tour
Le projet est en encore très loin de sa finalisation mais en voici déjà les grandes lignes.
1. Son allure Les tours devraient avoir une hauteur de 25 mètres environ. Au sommet du belvédère, un espace de 25 m doit accueillir les familles et les amis qui profiteront d’un point de vue époustouflant sur la Haute Meuse. Le concepteur privilégie plutôt la construction en bois, principalement de l’épicéa en lamellé-collé. Pour sa solidité et sa légèreté. Avec l’appui des étudiants de l’UCL, les sept lieux «idéaux» ont déjà été définis. Mais ce n’est pas toujours la voie de la facilité. Parmi les sites déjà ciblés, on évoque le bois de Dave, les Sept Meuses, Poilvache, Herbuchenne…
2. Son prix Michel Monhonval a réalisé une première estimation, avec l’appui de sociétés du privé. Chaque tour devrait coûter aux alentours de 450000 €. «Il faut voir bien évidemment ce que l’on veut proposer comme aménagement autour, une surface d’accueil, des bancs…», précise le concepteur. Pour le financement, le Wépionais espère l’appui des autorités publiques et touristiques mais aussi des partenariats avec les sociétés privées qui pourraient aussi y trouver l’occasion de montrer tout leur savoir-faire.
3. Sa technique C’est aussi un atout important du projet. «On veut mettre en avant le principe de la tenségrité, un mode de construction qui allie la tension et la compression. Grâce aux forces qui s’équilibrent, on peut arriver à construire de belles fameuses structures avec très peu d’éléments», développe Michel Monhonval. «Il n’y a qu’une soixantaine de constructions sur ce principe dans le monde. Aucune en Belgique.» Jusqu’à présent.
