Vente de VOO et Brutélé à Orange: jackpot pour 30 Communes (carte)
La Commission européenne a validé l’acquisition de VOO et Brutélé par Orange en Belgique. Pour la trentaine de communes de Wallonie et de Bruxelles concernées par la vente de Brutélé, ce sont des millions d’euros qui tomberont en juin.
Publié le 22-04-2023 à 06h00 - Mis à jour le 23-05-2023 à 13h32
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Ce n’est pas la loterie, mais ça y ressemble. Du moins, pour la trentaine de communes bruxelloises et wallonnes concernées par la vente du câblo-opérateur Brutélé, conjointe à celle de VOO. En effet, la validation le mois dernier par la Commission européenne d’un rachat par Orange est synonyme d’une belle rentrée d’argent frais
Dans le contexte particulièrement morose dans lequel évoluent les finances communales, difficile de s’en plaindre. D’autant qu’il est ici question de millions d’euros.
Selon les estimations reprises dans un courrier de Brutélé récemment envoyé aux communes, et auquel nous avons eu accès, l’entité qui touchera le moins dans cette opération est Incourt, avec 1 026 000 € (0.34% des parts de Brutélé). De l’autre côté du classement, Charleroi (27,53% des parts) devrait repartir avec un peu plus de 67 millions d’euros. À ce stade, les montants restent à considérer avec prudence.
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Autonomie communale
À quoi va pouvoir servir cet argent ? Du côté de la tutelle wallonne, on laisse carte blanche, du moins dans les limites du cadre légal: "Cela relève de l’autonomie communale." Dans la majorité des communes sondées, il est encore trop tôt pour s’avancer. D’une part car les chiffres doivent être formellement arrêtés et d’autre part car il y aura nécessairement un temps pour le débat politique. Mais il ne faudra de toute façon pas attendre bien longtemps pour en apprendre davantage. La procédure prendra fin début juin.
Procédure au long cours
C’est en 2006 que Brutélé et Nethys se sont associées pour donner naissance à la marque VOO, sans autre forme d’intégration, mais avec un succès certain.
En 2018, dans la foulée de "l’affaire Nethys", poussée dans le dos par le monde politique, l’intercommunale liégeoise divise ses activités en deux pôles: l’un consacré aux affaires concurrentielles, l’autre à celles qui relèvent de l’intérêt public.
Un an plus tard, Nethys tente de céder 51% de son opérateur télécom au fonds d’investissement américain Providence. Et ce, sans en avertir sa maison mère, Enodia (ex-publifin). Attaquée en justice, l’opération sera finalement annulée.
Un nouveau processus de mise en vente est échafaudé en 2021. Brutélé est associé à la manœuvre. Et ce, dans la perspective de proposer un package attractif, en consolidant les services de télécommunication et de télévision de Brutélé au sein de VOO SA. Seule la filiale belge d’Orange, l’opérateur de télécommunications français, marque son intérêt. Un contrat de vente est conclu. Ce dernier inclut plusieurs conditions suspensives, dont la dernière, l’approbation de la Commission européenne, a été levée fin mars.
Garanties pour l’acquéreur
Aujourd’hui, tous les feux sont au vert. On notera que les communes se verront créditer de 90% du montant leur revenant. La part restante servira à couvrir les différentes garanties données à l’acquéreur, notamment la couverture d’un fonds de pension estimé à 90 millions d’euros.