Adrien Bodarwé, meilleur maître d’hôtel de Belgique: "Mon plus beau pourboire, c’est quand un client salue la cuisine et la salle" (Vidéo)
Le Salzinnois Adrien Bodarwé a remporté le concours du meilleur maître d’hôtel de Belgique. Il savoure et ne se prend pas la tête.
Publié le 21-03-2023 à 16h43 - Mis à jour le 21-03-2023 à 16h45
À 22 ans seulement, Adrien est devenu le meilleur des chefs d’orchestre de salle de Belgique. Un prix qu’il a reçu après avoir remporté la finale du concours d’excellence de maître d’hôtel de Belgique organisée à l’école hôtelière de Namur le 13 mars. Une sacrée reconnaissance et un bon coup de pouce pour sa carrière.
Adrien, comment avez-vous fêté ce titre ?
Je dirais que la nuit a été longue et savoureuse. La pression était dans mon verre (rires). Et là, aujourd’hui (NDLR: lisez mardi), je suis en train de goûter du vin chez notre fournisseur du Yirmi, le restaurant de Malonne où je travaille. La vie continue mais cette journée a tout de même à une saveur particulière.
Vous vous attendiez à être désigné meilleur maître d’hôtel de Belgique ?
Vu que c’était la deuxième fois que je participais, j’espérais faire mieux que ma 4e place. Je visais le podium. Franchement, je ne réalise pas encore. Juste avant de m’endormir cette nuit, l’écran de mon téléphone m’annonçait 400 notifications. C’est complètement fou. Ce titre est, pour moi, une belle vitrine pour la province de Namur et le métier de maître d’hôtel.
Qu’avez-vous mis en place pour passer de la 4e à la 1re place ?
L’an dernier, après les résultats, j’ai été demandé aux jurés ce qu’ils me reprochaient. Certains me disaient que je manquais d’un peu de technique pour les découpes en salle. J’ai pris les conseils et j’ai bossé. J’ai fait en sorte d’être plus à l’aise, de prendre davantage le temps avec les clients. Je me suis même mis à étudier la théorie alors que je déteste ça (rires). C’était une année intensive de préparation et, comme je le vois, mes efforts ont payé.
Vous avez affronté trois candidats lors de quatre ateliers (bar, service, sommellerie, création). Lequel a été, selon vous, décisif ?
L’épreuve du bar sans hésitation. D’abord parce que des jurés m’ont expliqué que j’avais survolé l’épreuve mais surtout parce que je me suis éclaté. Nous devions parler en français, néerlandais et anglais. Un exercice que j’adore. Par contre, l’épreuve la plus éprouvante, c’était celle du service à la russe.
C’était pour le moins sportif…
Oui. En plus de répondre à toutes les demandes des clients et d’être le plus précis au niveau des préparations, je devais être attentif au moindre détail. Un exemple: il fallait remarquer qu’un membre du jury, qui ne faisait pas partie des "clients", faisait tomber sa serviette. Je l’ai discrètement ramassée avant de lui en proposer une nouvelle. Il y avait pas mal de pièges.
Quelle définition donneriez-vous à votre métier de maître d’hôtel ?
C’est une personne qui doit être capable de répondre à toutes les attentes, d’être aux petits soins de tous les clients. Un chef de salle doit avoir l’œil partout et être au courant de tout. C’est lui qui donne également le rythme en cuisine. C’est lui qui apporte les commandes et fait suivre les remarques des tables. Il doit s’assurer que ça suit en cuisine pour éviter que le client n’attende de trop entre deux services par exemple. Il est primordial dans l’organisation du restaurant. Pour moi, mon plus beau pourboire, c’est quand un client salue le travail réalisé en cuisine et en salle.
Avez-vous des projets pour le futur ?
Je pense que ce titre m’ouvrira des portes. La preuve, des fournisseurs m’ont déjà contacté ce matin pour un partenariat. Pas question, en revanche, de quitter le Yirmi à Malonne. Je m’y sens bien et ce n’est évidemment pas prévu ! J’espère que ce titre attirera de nouveaux clients. J’aimerais également participer à des conférences pour parler du métier de maître d’hôtel et susciter, pourquoi pas, des vocations. De toute façon, je ne me prends pas la tête. Je n’ai que 22 ans et encore tout à apprendre.