Deux maîtres d’hôtel namurois cuisinés à toutes les sauces (Vidéo)
Quatre professionnels du service en salle, dont deux Namurois, ont disputé la finale du concours du premier maître d’hôtel de Belgique, lundi. Il n’y avait pas de place pour l’hésitation.
Publié le 13-03-2023 à 19h31 - Mis à jour le 13-03-2023 à 20h26
Quatre candidats, quatre ateliers et défis à relever, pour chacun, en quarante minutes. C’était le cocktail au menu de la finale de la 7e édition du concours d’excellence du premier maître d’hôtel de Belgique qui s’est disputé lundi à l’école hôtelière provinciale de Namur.
Deux Namurois étaient en lice: Adrien Bodarwé, responsable de salle du restaurant Yirmi à Malonne, et Antoine Dubois, enseignant à l’institut de la Providence à Ciney et restaurateur indépendant.
Ce dernier s’est d’abord frotté à l’épreuve du bar. Il avait 40 minutes pour répondre à tous les désirs des clients: servir une bière, des bulles et un cocktail. "Évidemment, il y avait quelques pièges un peu partout, souriait le candidat cinacien à la fin de sa première épreuve. Le téléphone a notamment retenti au moment où je servais un cocktail. Il n’y a pas le choix, il faut tout arrêter et décrocher." La difficulté, c’était d’être à la fois rapide et efficace. "Il faut pouvoir réagir dans la seconde alors que l’on découvre, en même temps, le lieu de travail. Il faut être capable de prendre ses repères le plus rapidement possible et ne pas perdre de temps en cherchant le bon verre. Il faut également pouvoir s’exprimer en français, néerlandais et anglais." S’il était satisfait de son épreuve dans l’ensemble, il estimait avoir commis quelques erreurs. "J’ai parfois été trop vite. J’ai par exemple rempli un verre avant de me rendre compte qu’il était légèrement cassé. Heureusement, je l’ai vu avant de le donner au client. Je pense donc qu’il n’y a vu que du feu (rires) ."
"Sportif et stressant"
De son côté, Adrien Bodarwé a commencé cette finale avec l’épreuve la plus éprouvante: le service à la russe. "C’était sportif et stressant, soufflait le maître d’hôtel du restaurant Yirmi. Nous avons reçu une liste de tout ce que nous devions connaître avant l’épreuve. Je me suis évidemment entraîné mais le jour de la finale, avec le stress, ce n’est pas évident de tout gérer ! Pour ma part, il m’a été demandé de flamber un steak et de préparer deux entrées: une mousse de jambon et une autre de foie de volaille." Tout devait être préparé et dressé en salle. Rien n’est sorti sur assiette depuis la cuisine. "La difficulté supplémentaire, c’est de découvrir le matériel au moment du défi. Je l’avoue, j’étais un peu perdu. Mais c’est comme ça, c’est le jeu. Le but était de nous sortir de notre zone de confort. Et c’est réussi !" Après le bar et le service, Adrien et Antoine ont participé à l’épreuve de sommellerie et de création. La première consistait à retrouver la composition d‘un vin tandis que la seconde poussait les candidats à l’imagination avec la création d’un plat à partir de chocolat et de Porto. Avec une subtilité: le plat devait pouvoir être reproduit dans un restaurant.
Les deux Namurois ont été évalués par plusieurs jurys composés de professionnels du métier. Ce n’est que lundi prochain, le 20 mars lors d’une soirée de gala à Mouscron, que le meilleur maître d’hôtel de Belgique sera dévoilé. Un titre qui permettra au lauréat de jouer dans la cour des très grands en participant au mondial des maîtres d’hôtel.
"C’est avant tout un passionné"
De nombreux professionnels ont assisté à la finale du concours. Le chef du restaurant Yirmy, Jérémy Vandernoot, est venu encourager son maître d’hôtel, Adrien Bodarwé. "Il ne figure pas parmi les quatre derniers candidats par hasard. C’est, à 22 ans, avant tout un passionné. Il a un contact particulier avec le client et, techniquement, tant en salle que dans le vin, il est très fort. Qu’un client ait 7 ou 77 ans, il le met sur un pied d’égalité." C’est, en résumé, une perle rare. "C’est une chance de travailler avec lui. Nous nous sommes rencontrés grâce à des amis en commun. Je cherchais un maître d’hôtel et lui, il venait de quitter son employeur. Je suis arrivé au bon moment !"